L’hôtellerie de luxe attise l’appétit des pays du Golfe
03 jan 2016
Catégorie : Presse & Médias
La baisse vertigineuse du cours du pétrole va-t-elle remettre en cause l’appétit des pays du Golfe pour l’immobilier et l’hôtellerie en France et en Europe ?
Par forcément, car les fonds d’investissements, et notamment les fonds souverains de pays comme le Qatar ou Abu Dhabi ont amassés des sommes colossales qui les mettent à l’abris pour longtemps. Mais quoi qu’il en soit en estimant la fin des ressources d’ici 50 ans, les hommes forts de la finance investissent à tours de bras dans les pays d’Europe là pour anticiper des ressources financières futures hors de revenus des matières premières de leurs sous-sols.
Ainsi le Qatar et Abu Dhabi pour ne citer qu’eux font leurs emplettes dans l’immobilier européen, et ils ne font pas les choses à moitiés, villas luxeuses, centres commerciaux, bureaux hôtels… En France, les acquisitions immobilières du ont été nombreuses durant ces dernières années. Mais au-delà de la France, c’est toute la vieille Europe qui est visée, Italie, France, Angleterre, Benelux, Espagne ….
Ce sont des quartiers entiers des grandes capitales qui sont achetés à prix d’or, les Emirats savent être discrets sur leurs projets, mais leurs investisseurs ne passent pas inaperçus à Londres et à Paris. Ils n’hésitent pas à payer des prix astronomiques pour réaliser des transactions spectaculaires. Le Qatar, dont le bras armé est le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA), s’empare de véritables trophées.
Un patrimoine hôtelier fait de Palaces
Depuis une bonne dizaine d’années, il se constitue un patrimoine hôtelier en rachetant des fleurons parisiens comme le Royal Monceau, le Peninsula. Il s’empare aussi de bureaux place Vendôme et d’immeubles sur les Champs-Élysées.
De son côté, Abu Dhabi, avec son fonds souverain Abu Dhabi Investment Authority (Adia), a mis la main sur quelques belles pépites dans le quartier central des affaires en rachetant des portefeuilles tels le Risonamento ou les Docks lyonnais, mais il reste plus discret.
Des acquisitions murement réfléchies
Depuis leur arrivée sur le marché européen, ces fonds souverains se sont organisés et structurés. Ils sont matures, ils viennent en Europe pour diversifier leurs actifs. Ils choisissent Paris et Londres qui sont des valeurs sûres. Ils restent intraitables sur la qualité des actifs qu’ils recherchent, notamment sur l’emplacement. Ils achètent sur du très long terme. Ils ne prennent pas de risque ou très peu.
Milan en ligne de mire
Adia a, par exemple, acheté 60 000 m2 pour 500 millions d’euros à Levallois. Le Qatar passe cette année la vitesse supérieure. Il achète des quartiers entiers. Fin février, en effet, son fonds souverain est devenu propriétaire d’un quartier de Milan, Porta Nuova, dont il détenait déjà 40 %. Le quartier Porta Nuova compte 25 bâtiments dont le gratte-ciel Bosco verticale, immeuble résidentiel qui domine Milan. Le montant de la transaction n’est pas connu précisément mais le chiffre de 2 milliards d’euros est cité.
Londres une valeur sûre
Plus faramineuse encore est l’achat du quartier d’affaires londonien Canary Wharf, à l’est de Londres. Ce quartier, qui comprend 35 immeubles de bureaux, abrite les sièges de HSBC, Barclays, JP Morgan, des centres commerciaux et des logements, mais aussi près d’un million de mètres carrés à construire. QIA est devenu premier actionnaire, avec 29 % des parts, en 2009 lorsque Canary Wharf frôlait la faillite. Transaction au montant secret mais les experts parlent de 3,5 milliards d’euros. Ce trophée s’ajoute à celui de la tour Shard et du grand magasin Harrods.