Égypte – Le Caire – Cité d’un tourisme devenu fantôme
19 juil 2013
Catégorie : Art, Culture & Traditions, Presse & Médias, Voyage destinations loisirs
Le magazine Le Point consacre un papier au tourisme en Égypte. La situation politique plonge le pays dans un marasme touristique sans précédent. Depuis trois ans à chacun des renversements de gouvernement, de plus en plus de touristes tournent le dos à la destination par crainte pour leur sécurité. Une situation que rapporte le magazine dans son article » En Égypte, les touristes ont fui » et qui ne donne pour l’instant aucune envie de se rendre sur place.
Extraits ci-dessous, pour retrouver l’article dans on intégralité, cliquez sur le LINK ci-dessus.
Le Vieux Caire est devenu une cité fantôme. Les étroites ruelles de ce quartier copte millénaire où se hâtaient il y a encore trois ans les touristes du monde entier ont laissé place à un théâtre de désolation. Seule une poignée de commerçants, abandonnés sur des bancs, tentent de tuer le temps en plaisantant des déboires de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi. Mais leur sourire de circonstance masque mal la situation financière catastrophique qu’ils traversent. La poussière qui s’est emparée des multiples guides et autres breloques est là pour en témoigner.
Depuis la révolution du 25 janvier 2011, qui a abouti à la chute du raïs Hosni Moubarak, le nombre de touristes, qui atteignait les 14 millions en 2010, a été divisé par cinq. Pour Ahmad Saeid Sharif Rendem, vendeur de souvenirs dans le Vieux Caire depuis 45 ans, le coupable est tout trouvé. « C’est l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi qui a fait chuter le nombre de touristes », assure-t-il. « En tant qu’islamiste, il a fait peur aux étrangers qui ont craint d’être soumis à des restrictions vestimentaires », ajoute le vieil homme, qui dit regretter l’époque du président Anouar el-Sadate, où Américains et Israéliens affluaient dans sa boutique. Aujourd’hui, ses multiples colliers, perles, mains de Fatma et autres étoiles de David ne trouvent plus preneur.
Assoupi à l’ombre d’une arcade, Adel Eshada admire avec fierté son « Vieux bazar du Caire« , un magasin proposant « or et bijoux orientaux » à des prix défiant toute concurrence. Mais les samovars et autre lampes empilés dans la boutique ne brillent plus. Faute de clients, le propriétaire a temporairement coupé le courant, pour ainsi économiser sur sa prochaine facture. « Ce n’est pas à cause de Morsi qu’il n’y a plus de touristes dans le pays, annonce-t-il. S’il n’y a pas de sécurité pour les Égyptiens, peut-il y en avoir pour les étrangers ? »
Son regard s’illumine à la vue d’un groupe de pèlerins indonésiens. « Nous sommes un peu inquiets, mais Dieu nous protégera », confie l’un d’entre eux, une croix autour du cou. Ces catholiques ne pourront malheureusement pas admirer les splendeurs du musée copte voisin. Celui-ci est resté fermé en raison des violences qui frappent les chrétiens d’Orient depuis l’éviction du président Morsi. Le 6 juillet, un prêtre a été tué par des hommes armés dans la ville égyptienne d’El Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï. Le même jour, un autre Copte a été enlevé dans la région. Il a été retrouvé décapité cinq jours plus tard.
Après avoir délaissé le pays lors de la révolution, les touristes avaient pourtant peu à peu retrouvé le chemin de l’Égypte, avec 4,9 millions de personnes accueillies de janvier à mai 2013. Le ministère du Tourisme affirmait même, fin avril, que les taux de réservation des hôtels de la mer Rouge dépassaient les 80 % pour l’été. Mais le vaste soulèvement populaire anti-Morsi a fait l’effet d’une bombe. « Tout le monde a quitté le pays avant le 30 juin », affirme Ahmed Fooda, chef réceptionniste de l’hôtel Shepheard, l’un des plus importants du Caire.
Mine d’or
Bien qu’il ait consenti à casser ses tarifs, le majestueux édifice de dix étages, situé à proximité de la place Tahrir, est aujourd’hui désespérément vide. Depuis la destitution du président égyptien, l’hôtel n’affiche plus que 7 % de fréquentation. Un chiffre qui n’étonne pas outre-mesure le réceptionniste. « Souhaiteriez-vous vraiment visiter un pays théâtre d’affrontements ? » pointe Ahmed Fooda. Sans touristes, l’Égypte se voit privée d’une mine d’or générant 11 % de son PIB et faisant vivre 3 millions de ses citoyens. Un secteur qui demeure la principale source de rentrée de devises étrangères dans le pays, dont le tarissement nourrit l’inflation (9,75 % en juin).
Crédit photo Le Point
Voyage Egypte
02. août, 2013
C’est quand même malheureux de voir que le Caire est devenu une ville fantôme comme vous l’avez dit. Il faut croire que la crise à bien atteint bon nombre de pays pas seulement l’Egypte. Je trouve quand même que le gouvernement devrait faire quelque chose pour y remédier à cette catastrophe. L’Egypte à tant d’endroit à faire découvrir aux touristes ne serait ce que les pyramides, la mer rouge, le vieux bazar où l’on peu trouver des bricoles à moindre coût, etc. …