Cités de la Gastronomie – 6 devraient voir le jour – Des projets déjà très controversés
01 nov 2015
Catégorie : Pour le Fun
Le 16 novembre 2010, la gastronomie française a été reconnue par l’Unesco, « Le Repas à la Française « a rejoint ainsi 212 autres pratiques et coutumes culturelles au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. À cette occasion, la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires (MFPCA) a décidé de fonder une Cité de la Gastronomie.
Un appel d’offre national a été lancé, mais aucune ville ne réunissait tous les critères requis, au final se sont pas 1 mais 4 villes qui ont été retenues : Dijon, Lyon, Tours et Rungis.
Les 4 lieux retenus auront des thématiques communes, chacune devrait néanmoins avoir sa propre spécificité :
- Dijon : Culture de la vigne et du vin
- Lyon : Nutrition et santé
- Tours : Sciences humaines et sociales
- Rungis-Val de Marne : Développement et animation des marchés, des produits et des enjeux liés à l’approvisionnement des centres urbains
Mais les choses n’allaient pas s’arrêter là, 4 et pourquoi pas 5 et 6 et 12 ?… La France est tellement riche, elle a aussi tellement besoin de porter haut sa gastronomie – mais aussi de se persuader que c’est utile – que chacune des cités déploit aussitôt ses arguments pour convaincre de l’utilité de tels projets.
Donc, depuis l’appel d’offre initial, deux autres villes se sont greffées sur le projet, Paris et Valence, mais tous ces projets ne sont pas forcément du goût de tout le monde.
Des Cités de la Gastronomie pour quoi faire ? … 60 millions d’euros d’un côté, 35 millions de l’autre, 23 millions ….15 millions… les chiffres donnent le vertige.
Ne serait il pas plus utile d’en créer une seule, plus ambitieuse en France et de créer des citées de la Gastronomie Française à l’étranger pour promouvoir un savoir français ? Celles-ci pourraient recevoir les chefs français et leur permettre d’exprimer leurs talents aux États-Unis, au Japon, au Brésil, en Russie, en Chine … ?
» Faire des cités de la gastronomie française en France, c’est un peu comme faire un Palais des glaces à Versailles… il y en a déjà un, pour se regarder le nombril nous avons déjà ce qu’il faut ! » indique un chef à qui F&S a posé la question.
Chacune des – Cités de La Gastronomie – y va de ses idées pour animer les lieux, des expositions, des conférences, des cours de cuisine, des festivals, des bibliothèque-médiathèque, des dégustations événementielles, un musée de la gastronomie, une Route des Gourmets, des centres d’information et d’orientation aux métiers de bouche, des pépinières d’entreprises liées à la nourriture, des jardins potagers, des stands pour découvrir la gastronomie mondiale, etc…
» Car effectivement il ne faut pas que ces Cités de la Gastronomie soient des coquilles vides, il faut les animer, les faire vivre toute l’année, car les coûts d’exploitations sont conséquents voire énormes !… » s’inquiète un fin connaisseur du dossier.
Résumons les projets :
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PARIS intramuros – Le Président impose -
Le Président de la République a annoncé et soutenu, le 20 mars dernier, la création d’une cinquième Cité de la gastronomie à Paris. Selon le projet annoncé par le Président Hollande, L’Hôtel de la Marine, ancien état-major de l’armée, bâtiment prestigieux situé au cœur de PARIS, confié au Centre des Monuments Nationaux- devrait devenir « La Cité de la Gastronomie Française ».
Il s’agit d’une idée poussée par Jean-Robert Pitte, président de la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires, qui avait par ailleurs été responsable du suivi de l’inscription du repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Ce projet est piloté par un organisme public (le CMN), financé sur fonds publics, dans 4 000 M2 de locaux exceptionnels sur la Place de la Concorde, avec pour environnement immédiat les plus grands palaces et restaurants gastronomiques parisiens. Mais le projet fait face à de nombreuses oppositions.
DIJON – L’opposition s’insurge -
À Dijon, cette annonce compromet le projet, on s’active donc pour sauver le projet et racheter le site de l’ancien l’hôpital général où doit être installé la cité de la gastronomie. Mais ces nouveaux investissements signifient des nouvelles charges pour les Dijonnais. L’achat du bâtiment, le désamiantage, les études, montent déjà la facture à pratiquement 20 millions d’euros sans avoir engagé les travaux, dont 4,4 millions supportés par les contribuables locaux. Le projet de la Cité Gastronomique à Dijon risque donc dans les faits d’être torpillé par le Président de la République, «ami» de François Rebsamen, sur l’autel du parisianisme. Cette situation rend difficilement compréhensible l’acharnement thérapeutique de l’équipe municipale dijonnaise pour sortir du coma la vente du site de l’ancien Hôpital Général et amène donc à se poser bien des questions indique la presse locale. Si cette Cité de la Gastronomie se concrétise, l’ouverture serait pour 2018, le groupe Eiffage est sur le rails pour la construction. L’opposition à la Mairie s’interroge sur l’utilité du projet d’autant qu’une Cité du Vin est déjà en construction à Beaune.
TOURS – Projet revu à la baisse -
À Tours, le projet a été ajourné et totalement revu à la baisse pour se réduire à des manifestations gastronomiques. La Cité de la Gastronomie devait voir le jour en haut de la rue Nationale ou sur les bords de Loire, mais la disparition tragique de l’ancien Maire de la ville Jean Germain a contraint à redistribuer les cartes. Le nouveau Président de l’association Tours cité internationale de la gastronomie en Val-de-Loire, indique déjà qu’il n’y aura pas de lieu physique, le projet est bloqué en partie à cause du budget engendré par une construction. « Plutôt que de faire une cité, faisons de Tours, une cité » explique t-il. L’association devrait permettre aux acteurs locaux, qu’ils soient institutionnels, privés ou individuels, de mettre en commun des idées, des projets, des événements et leur donner vie. L’association compte déjà 80 membres et a le soutien de la ville de Tours, de l’agglomération Tours Plus, du département ainsi que de la région Centre Val de Loire. La Cité Internationale de la Gastronomie de Tours a déjà son compte facebook.
RUNGIS – Deux visions s’opposent -
Rungis évoque un projet qui devrait voir le jour en 2023 au cœur du Marché International. Le site dédié à la gastronomie serait à la fois destiné aux professionnels et au grand public, scientifique, culturel, économique, gourmand… valorisant le patrimoine existant mais aussi l’innovation. Le projet de Rungis vise un rayonnement international, populaire et d’excellence, accueillant des restaurants, ateliers culinaires, grande halle, expositions, médiathèque, écoles de formation, pépinière d’entreprise, résidences, éventuellement centre de congrès, et pourquoi pas, un grand jardin potager… Le projet s’étendrait sur 6,5 hectares entre le MIN de Rungis et le centre commercial régional de Belle Epine (Thiais). Le Pavillon France de l’Exposition Universelle de Milan pourrait être reconstruit sur place. Reste à trouver un modèle économique pérenne. Pour l’instant les terrains ne sont pas disponibles, les premiers se libèreraient en 2018, les autres en 2020. Un Syndicat Mixte doit voir le jour en 2016 pour mener les études, mais déjà deux visions s’opposent, les uns avec la CCI du 94 prônent un partenariat Public/Privé, les autres du côté des élus du Val De Marne, c’est du 100% Public qu’ils préconisent… Va falloir du temps pour que tout le monde s’entende !
VALENCE – Pas une Cité de la Gastronomie mais de l’Art Culinaire -
Une cité de l’Art Culinaire – D’ici 5 ans un temple de la cuisine Drômoise pourrait voir le jour à Valence, c’est en tout cas le souhait porté par la municipalité, auxquels se sont associés artisans et grands chefs de la région dont Anne-Sophie Pic. Partant du constat que les deux territoires Drôme et Ardèche comptent pas moins de onze chefs étoilés, la municipalité souhaite voir naître une Cité de l’Art Culinaire Régional. Le site a d’ores et déjà été choisi : l’emplacement de l’ancienne piscine désaffectée. Les travaux pourraient être engagés d’ici deux ans. Mettre en valeur les produits régionaux, afflux touristique au bords des grands axes routiers sur la route du sud. Projet estimé de 15 millions d’euros porté par des fonds privés et le Conseil Départemental de la Drôme.
LYON – Lié à un projet commercial et immobilier -
La Cité de la Gastronomie ouvrirait en 2017 au Grand Hôtel-Dieu, lieu incontournable de la ville, il bénéficiera du label Unesco. Il regroupera des restaurants, des boutiques, des lieux d’expos… Le Maire de Lyon Gérard Collomb a crée au début de l’année 2015 – Un comité d’orientation stratégique -. Il regroupe des professionnels et des partenaires autour du chef Régis Marcon, qui a accepté d’en être le président. La « Cité de la gastronomie » devrait être financée principalement par le groupe Eiffage. Dans un contexte budgétaire plus que serré, Gérard Collomb Maire Bâtisseur, est plutôt satisfait qu’un tel projet aboutisse.
pouf
03. nov, 2015
Pour avoir un intérét et une visibilitée a l’international il faut une ville comme Paris aussi non sa cour au fiasco .
Il faut rassembler les énergies , mais sa en France c’est compliqué , tout le monde veux sa portion du gâteau .