Christian Le Squer un chef totalement connecté … » Les gastronomes se déplacent pour le chef. Quand vous n’avez pas de nom, vous souffrez énormément. «
31 oct 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs
Christian le Squer est un chef connecté, c’est ce que confirme une interview réalisée par Colette Monsat pour Le Figaro. Le titre de l’article est clair » On n’a pas la choix, il faut montrer sa bouille « , on y apprend que le chef « … Aujourd’hui, jongle avec les réseaux sociaux en véritable geek, découvre les vertus de la communication. «
F&S a sélectionné quelques réponses du chef du restaurant gastronomique du Palace le George V à Paris, un chef qui pourrait décrocher 3 étoiles au guide Michelin au mois de janvier prochain pour le guide 2016.
Alors, Christian Le Squer un chef connecté ?
Extraits …. :
Sur la scène gastronomique parisienne, justement, vous avez longtemps été le triple-étoilé le plus discret, le plus taiseux. Êtes-vous en train de changer?
Chez Ledoyen, je dépendais d’un groupe d’actionnaires qui répétaient: «Pour vivre heureux, vivons cachés». Je crois que j’étais comme un bon vin, bien conservé. Lorsque je suis arrivé au George V, dans un groupe qui a tous les outils de communication imaginables, j’ai ouvert les yeux et me suis pris au jeu. Je n’avais jamais eu d’attaché de presse, ici j’en ai plusieurs. Je commence à sortir le bout du nez: j’ai créé des comptes Facebook, Twitter, Instagram… et j’adore! Le nouveau consommateur doit avoir un lien avec son chef de cuisine. Facebook, c’est une manière d’exister, d’informer sur ce qui se passe à l’intérieur d’une grande brigade. Comme le font déjà les grandes marques de couture.
Est-ce si important ?
Chez Ledoyen, j’avais trois étoiles et cinq toques au Gault & Millau. J’ai été pendant des années un des cuisiniers les plus titrés mais tout le monde l’ignorait. Je n’avais aucune relation avec les critiques et les journalistes. Je n’osais pas dire que je travaillais bien. Comme tout Breton, j’ai tendance à mettre mon orgueil au fond de ma poche. J’avais peur qu’on pense que j’ai la grosse tête. Au Cinq, dès qu’on fait quelque chose, on le fait savoir. Dernièrement, j’ai posté sur YouTube une vidéo sur le homard: 30.000 personnes l’ont regardée. 30.000! On n’avait même pas d’Internet chez Ledoyen. Je reviens de loin, j’étais tellement ringard! Pour rattraper mon retard, j’ai même embauché une personne en charge de mon image. J’invite des journalistes et des gens de la télé, on fait des cours de cuisine, on déjeune ensemble, je leur explique ma cuisine, ma façon de travailler. À Paris, j’étais jusqu’à présent le seul trois-étoiles qui n’ait jamais communiqué.
Vous avez 53 ans. N’est-ce pas aussi une question de génération ?
C’est vrai. Un jeune comme Jean Imbert possède des centaines de milliers d’abonnés sur Instagram qui regardent ses photos. Jean-François Piège (45 ans, NDLR), lorsqu’il s’est affiché avec Johnny Hallyday dans son restaurant (Clover, en décembre dernier, NDLR) : cela a fait le buzz. Il communique très bien. Sans parler de la photo de son bébé, le jour de sa naissance, sur Twitter… On peut d’ailleurs se demander si on ne va pas trop loin. Mais ce n’est pas qu’une affaire de génération: Gagnaire, Savoy, Robuchon et évidemment Ducasse s’y sont mis aussi.
Est-ce que la télé est un passage obligé ?
Je m’apprête justement à enregistrer un épisode de «Top Chef»… Aujourd’hui, on n’a pas le choix, il faut montrer sa bouille. Les gens ne consomment plus de la cuisine, ils consomment des cuisiniers. Avant, on allait dans une maison. Maintenant on va chez Gagnaire. On ne va pas à La Monnaie, on va chez Savoy, ou encore chez Ducasse, Alléno… Les gastronomes se déplacent pour le chef. Quand vous n’avez pas de nom, vous souffrez énormément.
…/…
Pour retrouver l’article original et en intégralité cliquez sur Le Figaro