États Unis : « Nous sommes une jeune nation qui a soif «, Vinexpo 2015 confirme l’intérêt du marché américain pour le vin
19 juin 2015
Catégorie : Events & Party, Non classé, Tendances
États Unis : « Nous sommes une jeune nation qui a soif «, un marché à croissance phénoménale confirmé lors de Vinexpo
Premiers consommateurs de vin au monde, les États-Unis s’affirment comme un marché aux perspectives de croissance exceptionnelles pour ceux qui saurant mieux l’aborder, c’est un peu ce qui est ressorti d’un Vinexpo qui se termine aujourd’hui à Bordeaux.
«We are a young thirsty nation ! » («nous sommes une jeune nation qui a soif ! »), ont clamé à Vinexpo, les poids lourds du marché américain, lors de débats qui ont fait rêver plus d’un producteur: 370 millions de caisses bues en 2014 (25 % importées), une consommation en hausse non-stop depuis plus de 20 ans et +11 % prévus d’ici 2018.
« Songez que nous consommons 370 millions de caisses, or nous ne buvons que 10 litres (par habitant par an). Si un jour nous buvons autant de vin que les Britanniques, le marché américain représentera 740 millions de caisses. Et si nous buvons comme les Français, il sera de 1,6 milliard de caisses…! », indique un connaisseur du marché.
L’occasion de faire des affaires avec les États-Unis n’a jamais été meilleure qu’aujourd’hui, le vin est tendance à l’heure où 77 millions de consommateurs de la génération Y ( née dans les années 1980-2000 ) plus instruits, mieux informés, connectés, qui ont voyagé, veulent boire du vin.
De la qualité au prix abordables
L’amateur américain recherche de la qualité abordable, en grande majorité il achète en supermarché, il n’est pas connaisseur des nuances d’appellations. Le consommateur ne pense pas « Toscane ou Bordeaux «, mais il pense 10 $ ou moins.
À moins d’être grand connaisseur, les producteurs étrangers doivent s’adapter au marché, profil du vin, étiquetage, goût américain viendront ensuite l’histoire du vin, sa tradition, la France, n’a pas toujours assumée proposant une offre trop complexe.
Marché en évolution, le Bordelais en chute
Actuellement les assemblages rouges au fruit prépondérant séduisent, les effervescents aussi, le marché est dynamique mais en évolution constante, les observateurs doivent être vigilants à l’attente des consommateurs.
Alors que la demande de la Chine a explosé il y a trois ans, les USA subissaient la récession, les bordelais ont fait l’erreur de quasiment délaisser le marché américain en marketing et en présence, ils y ont perdu beaucoup de consommateurs. La complexité des millésimes, le prix trop élevé, mais aussi le manque d’engagement sur le marché ont fait chuter les ventes de vins de la région de Bordeaux.
L’Italie continue de rester le 1er exportateur en volume, mais c’est les vins du Nouveau Monde, avec l’Australie, l’Argentine, et le Chili qui, à eux trois, pèsent 46 % des importations.
Vendre une identité, pas une appellation
Le marché américain est complexe, car la législation sur l’alcool, c’est 50 états avec 50 législations, parfois différents par comtés voire par villes… Sans doute le pire système législatif au monde sur l’alcool, c’est très lié à la politique. Autant d’écueils qui requièrent des partenariats forts avec les importateurs locaux, une présence de terrain et une humilité sur sa propre marque, conseillent les opérateurs. Il ne faut pas y venir seul, mais accompagné d’autres producteurs, avec une identité régionale, une catégorie – les vins des Côtes du Rhône ou des rosés de Provence par exemple, ont récemment marqué des points aux États-Unis, à travers des campagnes de promotion en tant que région, aisément identifiable.
Car si les consommateurs américains sont en attente de découverte et d’éducation au vin, ils ne veulent quand même pas avoir à travailler trop dur, ils ont besoin d’être guidés.