Abeilles en péril … la production de miel chute de 50 % à 80 % en Languedoc-Roussillon
24 mar 2015
Catégorie : Tendances
C’est un phénomène inquiétant que de nombreux pays constatent, les colonies d’abeilles peinent à se renouveler, c’est tout un cycle naturel qui est mis en péril, la pollinisation, la production de miel, la biodiversité, l’équilibre naturel… il y a danger et urgence !
Aux États-Unis, et même au Canada, deux pays très touchés par les dégâts des pesticides, beaucoup de chefs de cuisine s’engagent et relayent le message, Plus d’abeilles, c’est moins de fruits, moins de légumes, et à termes de grandes difficultés pour nourrir notre planète.
Il est important de faire prendre conscience aux agriculteurs, aux populations, aux politiques, aux grandes industries chimiques, que si rien n’est fait, le monde entier subira les conséquences…
Plusieurs régions de France, sont touchées, ici en Languedoc-Roussillon la production chute grandement.
Lisez ci-dessous l’article du quotidien régional Midi Libre.
La production de miel chute de 50 à 80 % en Languedoc-Roussillon
La production de miel en France en 2014 a baissé d’un tiers par rapport à l’année précédente pour tomber à environ 10 000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans, informe jeudi l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf) qui pointe encore du doigt les insecticides.
En 1995, plus de 32 000 tonnes avaient été récoltées. Depuis, la production annuelle ne cesse de baisser, les colonies enregistrant des mortalités très élevées causées par certains pesticides et parasites comme le frelon asiatique, ainsi que par la perte d’une partie de leur habitat provoquée par la monoculture intensive. En 2014, des conditions météorologiques « catastrophiques pour les abeilles », selon l’Unaf, ont encore aggravé leur mortalité.
Une baisse de 50 à 80 % en Paca, L.-R., Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées
Celle-ci a atteint 50 à 80 % dans les grandes régions de production comme Provence-Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. La baisse de la production en 2014 a paradoxalement été accompagnée par un regain d’intérêt pour l’apiculture, qui se traduit par une hausse du nombre d’apiculteurs, plutôt amateurs, et de ruches, évaluées désormais entre 1,25 et 1,3 million.
L’Unaf, la plus importante association de professionnels du secteur, estime que le plan de soutien à l’apiculture, lancé en 2013, » paraît bien dérisoire et ne répond en aucune manière aux préoccupations urgentes des apiculteurs qui luttent pour leur survie « . L’organisation demande des « aides financières exceptionnelles ».
Pour une interdiction plus large des pesticides
Les apiculteurs réclament une interdiction plus large de certains insecticides mis en cause dans le dépérissement des colonies, ainsi que des mesures renforcées contre des parasites.
Les insecticides néonicotinoïdes sont particulièrement visés. Quatre molécules de cette classe font l’objet d’une interdiction temporaire dans l’Union européenne depuis juillet 2013 pour l’enrobage des semences, le traitement de sol et en pulvérisation sur certaines cultures. » Cette décision est non négligeable mais elle n’est malheureusement pas suffisante « , dit l’Unaf car » ni les céréales à paille semées en hiver, ni les betteraves, ni les traitements en forêt ne sont concernés par cette interdiction « .
Lutte contre le frelon asiatique insuffisante
» En France, environ un tiers des céréales à paille est traité avec les néonicotinoïdes, alors que ces mêmes cultures sont utilisées en rotation avec du tournesol, très attractif pour les abeilles « , explique l’Unaf.
Par ailleurs, » d’autres substances très dangereuses pour les abeilles restent sur le marché, telles le thiaclopride ou l’acétamipride, toutes deux de la famille des néonicotinoïdes « , souligne-t-elle. La lutte contre le frelon asiatique est jugée insuffisante et les professionnels s’inquiètent de la présence sur le sol français d’un autre parasite, le Cynips du châtaignier, venu de Chine, de plus en plus répandu.