Agro-alimentaire et immobilier, nouveau terrain de chasse de la Chine en Europe
12 fév 2015
Catégorie : Tendances
Les investissements chinois dans l’Union européenne, qui avaient reculé en 2013, ont plus que doublé en 2014 pour atteindre un nouveau record de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros).
Le Royaume-Uni est le premier pays destinataire de ces investissements, qui met aussi en évidence l’intérêt croissant des investisseurs chinois pour les secteurs agro-alimentaire et l’immobilier. En 2014, entreprises et investisseurs chinois ont réalisé 153 opérations, pour un montant total de 18 milliards de dollars, contre 8,6 milliards en 2013 et un peu plus de 12 milliards en 2012.
Le Royaume-Uni a été la destination préférée des investissements en provenance de Chine l’an dernier, avec 5,1 milliards de dollars investis en 2014, suivis par l’Italie (3,5 milliards) et les Pays-Bas (2,3 milliards). Le Portugal (2 milliards) et l’Allemagne (1,6 milliard) viennent ensuite.
En terme de secteurs, l’énergie, favori traditionnel des investisseurs chinois, a perdu de son importance au profit de l’agroalimentaire, qui se classe en tête en 2014 avec 4,1 milliards investis, et de l’immobilier et l’hôtellerie, qui a attiré 3 milliards.
Le club Med sous pavillon chinois
Le Club Med est désormais chinois, en effet le conglomérat chinois Fosun s’est emparé sans surprise du groupe français de club de voyages Club Méditerranée, dont il détient officiellement depuis mercredi plus de 90% du capital.
Ce résultat conclut près de deux ans de bataille boursière pour l’acquisition du spécialiste français des clubs de vacances, la plus longue offre publique d’achat de l’histoire de la Bourse de Paris. Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la place parisienne, le consortium mené par Fosun avec des partenaires chinois, français, brésiliens et portugais a acquis « 92,81% du capital et au moins 91,57% des droits de vote » de Club Méditerranée.
Le passage de Club Med sous pavillon chinois ne faisait plus de doute, depuis que le rival de Fosun, l’homme d’affaires italien Andrea Bonomi, avait jeté l’éponge le 2 janvier en renonçant à une énième surenchère. Le conglomérat chinois, dirigé par le milliardaire Guo Guangchang, proposait 24,60 euros par action Club Med, valorisant le groupe à près d’un milliard d’euros.
Fosun a mis fortement l’accent sur le développement en Chine, « premier marché de tourisme du monde », et au Brésil. Il entend accentuer le virage du Club Med vers l’internationalisation et le haut de gamme, stratégie encore peu concluante puisque l’entreprise a essuyé une deuxième année consécutive de perte nette (12 millions d’euros) en 2014.
Les Français forment aujourd’hui 36% des clients des 70 villages du Club Med, répartis dans 26 pays (448.000 Français), suivis par les Chinois (126.000) et les Belges (80.000).