Thierry Marx : “Je crois en l’instruction, qui fabrique des hommes libres”
06 fév 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs, Presse & Médias
C’est à l’occasion de la sortie de son nouveau livre – L’Homme Positif. Savoir être pour durer – aux Éditions Michel Lafon que le chef Thierry Marx répond à Madame Figaro, une interview pleine de sincérité pour un chef qui par son parcours garde les pieds sur terre.
Ses idées du partage et d’accompagner les jeunes font leurs chemins, surtout en ce moment où il faut au maximum prendre en main ces jeunes sortis du circuit scolaire et dont l’avenir est lié à quelques rencontres.
Thierry Marx : “Je crois en l’instruction, qui fabrique des hommes libres”
Le chef aux deux étoiles du Mandarin Oriental est aussi un formateur qui transmet son savoir jusque dans les prisons. Il publie l’Homme positif. Savoir être pour durer (éd.Michel Lafon). Une leçon de vie à savourer.
Madame Figaro. – C’est quoi un homme positif ?
Thierry Marx. – Quelqu’un qui regarde devant lui, qui est en permanence capable de voir une opportunité dans ce qui arrive.
Vous êtes aussi un homme multiple, à la fois chef, manager, formateur ?
Je concilie tout ce qui m’arrive avec plaisir. Rien ne m’est imposé, c’est comme une spirale dynamique. L’envie de recevoir et l’envie de donner sont sur le même axe. J’ai beaucoup reçu, et je crois en l’instruction, qui fabrique des hommes libres.
Le principal trait de votre caractère ?
Calme et optimiste.
Celui dont vous êtes le moins fier ?
Je peux être de temps en temps revanchard.
Celui que vous détestez chez les autres ?
La mauvaise foi.
Votre truc contre le stress ?
La méditation, deux fois par semaine, depuis vingt ans.
Votre geste écolo ?
Tous les jours. L’établissement est HQE, nous avons un comportement responsable pour l’environnement.
Ce que vous avez réussi de mieux dans votre vie ?
Cuisine mode d’emploi(s) (le centre de formation à la cuisine, boulangerie et aux métiers de services lancé par le chef il y a trois ans, NDLR). Nous ouvrirons bientôt les quatrième et cinquième centres. Nous recevons 450 demandes par an et formons 32 personnes toutes les 12 semaines, avec 90 % de retour à l’emploi en CDI.
Votre moteur ?
Le judo et le kendo.
Les trois basiques de votre dressing ?
Le noir, décliné en trois paires de chaussures, trois pantalons, trois chemises, trois vestes, sur le même modèle.
Pour vous, l’élégance, c’est ?
La simplicité et l’humilité.
Pour vous, la vulgarité, c’est ?
La médiocrité associée à la mauvaise foi, c’est imbattable.
Qu’est-ce que la crise a changé chez vous ?
Elle m’a rendu encore plus fort.
Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Benoît Campargue, un coach sportif extraordinaire, le kendoka Pierre Delorme, André Cognard, un grand maître d’aïkido, Carole Bouquet, la photographe Mathilde de l’Écotais et Simone Veil.
Le cadeau que vous offrez souvent ?
Des chocolats.
Pour vous, le comble du luxe, c’est ?
Le silence.
Votre livre de chevet ?
J’ai longtemps utilisé Lao-tseu, qui me ramène à la réalité des choses, pour le management.
Votre voyage favori ?
Le Japon, dans la région de Kagoshima.
Qu’appréciez-vous le plus chez vos amis ?
La sincérité et la simplicité.
Un endroit qui vous ressemble ?
Mon bureau, un mélange de tradition et d’innovation.
Quel père êtes-vous ?
J’ai les réflexes d’un père goy et d’une mère juive.
Votre mot favori ?
Positif. Je pense positif tout le temps, car on ne suit que les gens positifs.
Vos prochaines vacances ?
L’Inde, en Himalaya, pour la découverte de la cuisine ayurvédique, qui m’intéresse depuis deux ans.
La phrase qui vous déstabilise ?
Pas grand-chose. Ah, si ! Une phrase m’a longtemps blessé. J’avais 14 ans, je voulais faire l’école hôtelière, et le conseiller d’orientation d’alors m’a dit : « C’est pas pour des gens comme vous. » C’est avec ce genre de frustration qu’on risque de mal tourner.