Michelin 2015 … aménagement du territoire et décentralisation, c’est pas encore ça
06 fév 2015
Catégorie : Actualité Chefs & Restaurant, Chefs, Presse & Médias
Étoilés Michelin 2015 – Après l’énorme buzz de la sortie du guide, vous trouverez ci-dessous quelques croquis qui vous simplifieront la compréhension du palmarès 2015.
On remarquera que les étoiles se concentrent toujours dans les mêmes régions, Paris bien sûr puisque c’est la plus grande concentration de tables de France, mais aussi la région Paca et Rhône Alpes. Trois régions françaises à fort pouvoir d’achat, on constate donc que plus les régions sont riches, plus on trouve de tables étoilées.
Une grande partie de la France est désertée par les étoiles, on ne peut pas dire que l’aménagement du territoire et la décentralisation fonctionne bien pour les restaurants. Mais tout cela est normal car pour qu’un établissement fonctionne, il faut qu’il ait un potentiel de clients à proximité.
609 tables étoilées sur le territoire français, divisé par 96 départements en France Métropolitaine, ça fait un peu plus de 6 tables étoilées de moyenne par département, finalement c’est peu. Beaucoup de départements français retrouvent de l’activité seulement pendant les saisons estivales, ce qui freine l’implantation de grandes tables dans des régions retirées et loin de toute activité économique annuelle.
Deux nouveaux 3 étoiles, sept nouveaux 2 étoiles et 37 nouveaux 1 étoile, le palmarès 2015 n’a pas été aussi fructueux que ce que l’ont pouvait attendre. Michelin met toujours autant de temps à mettre et à enlever les étoiles, on constate encore cette année pas d’incohérence dans le palmarès. Pas mal de choses complètement incompréhensibles, il y a une telle différence de qualité entre de nombreux établissement notés à l’identique, que le client y perd son latin, et parfois Michelin se discrédite.
Les plus grandes villes de France occupent les 5 premières places du Palmarès des villes les plus étoilées. Montpellier certainement une des villes les moins gastronomique de France, est quand même classée 6 éme, belle place !. Bordeaux ville à vocation gastronomique et viticole se révèle peu primée par le guide Michelin, un paradoxe pour une ville bourgeoise, par contre la proche région de Bordeaux concentre beaucoup de belles tables. Nice qui elle aussi à une grande tradition de cuisine typiquement Niçoise, est aussi peu étoilée, et surtout ceci malgré les établissements hôteliers de luxe qui équipent la ville.
Chiffres intéressants, une seule femme dans les restaurants étoilés, et une moyenne d’âge des chefs de 56 ans… Donc une constatation intéressante aussi, tout d’abord, il a y a peu de femmes françaises participant à la course à la 3 éme étoile, alors que l’ont en compte 3 en Italie et 2 en Espagne.
Et une autre chose bien inquiétante, c’est l’âge des 3 étoiles français, ils sont globalement tous en fin de carrière, bien évidemment dans ce calcul, il faudrait séparer les 3 étoiles historiques et les nouveaux trois étoiles, puis aussi intégrer les 3 étoiles familial ou les nouvelles générations sont déjà aux fourneaux comme la Maison Bras à Laguiole, la Maison Troisgros à Roanne, la Maison Blanc à Vonnas, ou la Maison Marcon à Saint-Bonnet-Le-Froid.
Finalement Michelin a été très prudent sur le palmarès 2015, et doit s’en satisfaire aujourd’hui. Aucune prise de risque dans le nouveau palmarès, les tables comme le V à Paris, la Grande Maison à Bordeaux, L’Arnsbourg à Baerenthal, Lassere à Paris, le Shangri-Là à Paris, le Péninsula à Paris, devront attendre 2016 pour voir leur travail noté.