Repas dans le noir, Repas en silence, Repas en l’air suspendu à une grue … quand les débilités gastronomiques n’ont plus de limite
06 juil 2014
Catégorie : Events & Party, Pour le Fun, Presse & Médias
La planète gastronomique est devenue totalement FOOD, les concepts qui en découlent sont en même temps devenus totalement FOUS !
Dernièrement le repas suspendu en l’air où une table reçoit les convives sanglés à leurs chaises, où un chef leur sert un repas gastronomique (que l’on a déjà vu d’ailleurs à Paris, Londres ou Bruxelles) s’est déroulé à Shanghai… imaginez-vous manger suspendu dans les airs totalement saturés de pollution dans la mégapole chinoise… et bien oui … ils l’ont fait …
Le repas totalement dans le noir, ils l’ont fait aussi… vous ne voyez pas avec qui vous mangez, ni ce qui arrive dans vos assiettes, vous loupez la bouche et vous devez aller dès le lendemain chez votre teinturier … Vous dégustez des vins sans en voir leur couleur, vous allez à tatons pour trouver vos couverts … pas vraiment rigolo pour le chef non plus, inutile de faire une décoration, les convives ne verront pas son plat !
Et là, encore plus fort et plus débile, le repas dans un silence total, sans décrocher une parole, le principe même du contraire de la convivialité et du plaisir gastronomique … et oui ils l’ont fait aussi … Le » Dîner en silence et en pleine Conscience » … finira comme un fiasco gastronomique qui durera plus de 4 heures … d’ennui !
D’ailleurs le Figaro en dresse un portrait déprimant … comme le silence en bonne compagnie !
Bon, nous retournons à notre déjeuner en terrasse, entouré d’amis qui nous font rire, le tout arrosé d’un superbe rosé du Languedoc !
LB
27. avr, 2016
Bonjour,
J’espère bien que vous pourrez voir ce message malgré la date de publication de votre fine critique.
Si nous pouvons questionner tout l’intérêt du repas suspendu dans le vide, bien qu’en le mettant en lien avec les évolutions contemporaines cela peut faire sens (dans une certaine mesure), il me semble outrageant d’écrire avec naturel la « mode des sourds-muets ». En effet, où y a t-il mode ? Il apparaît que la société dans son ensemble est de plus en plus sensible (on notera que cela va très progressivement à en juger par ce que vous écrivez) à l’existence des sourds-muets (ce qui ne fut pas toujours le cas auparavant). Ainsi, nous allons vers une évolution sociétale où nous prenons en compte chacun.e avec ses différences. Tout l’intérêt du repas dans le noir est se mettre à la place de l’autre et de se décentrer un temps de soi-même (une initiative tout à fait louable et qui devrait se voir multiplier). Manger dans le noir, ce n’est pas ôté à la gastronomie française ses clés de noblesse, c’est se restaurer différemment en se concentrant sur les gouts, les textures, sur le toucher… C’est prendre le temps de sentir différemment, de découvrir. Je fais le souhait que votre cuisine soit moins médiocre que vos avis fondé sur un traditionalisme des plus conservateurs. Il est vrai que c’est une aberration de souhaiter ne pas voir le savant dressage effectué et de préférer manger dans le noir pour comprendre un temps l’autre (et encore saisis-t-on qu’une infime partie de ce qu’il vit au quotidien)
Je n’ose pas relever le sujet du teinturier, de la bouche qu’on loupe, j’aurais trop crainte de vous inviter à travailler sur votre rapport à l’espace et à votre corps.
Si le repas en silence organisé par Marx mérite, en effet, réflexion au regard de la description faite dans le journal, on peut quand même être en réserve. Il me semble bien que les journaux recouvrent généralement des opinions plutôt définies, par conséquent, leur point de vue n’est pas nécessairement représentatif ni objectif.
Le repas dans un silence total peut donc lui aussi avoir un intérêt. On ne s’étendra pas dessus en tout cas ce qui est sur c’est que parfois le silence vaut de l’or et l’on préfèrerai cela que des babillages creux, des discussions d’où émanent des avis un peu trop rapides.
Renseignons-nous ! (d’ailleurs sourds-muets ne se dit pas)
Bonne journée