Helena Rizzo … la chef de cuisine la plus médiatique du Brésil, et la plus lookée !
10 juin 2014
Catégorie : Bonnes adresses, Chefs, Presse & Médias, Tendances
Elle est médiatique depuis plusieurs mois, quand le classement » 50 Best’s Restaurant San pellegrino » l’a classée Meilleure Chef au Monde après Anne-Sophie Pic en France, Elena Arzak en Espagne et en Italie.
Peu ou pas de journalistes peuvent parler de sa cuisine, car si beaucoup en parle par rapport à sa médiatisation, il semblerait qu’aucun ne se soit vraiment rendu sur place pour déguster la cuisine du restaurant, il faudra peut-être attendre que débute la Coupe du Monde de Football.
En attendant, avec son look, son physique et son parcours original, elle est devenue la chef la plus médiatique du Brésil, presque autant que Alex Atala la star incontestée de la cuisine gastronomique au Brésil.
Le Figaro y consacre tout un article sur le – madame – de l’édition de ce week-end … lisez sans concession et sans attendre … vous aurez, comme à F&S, envie de vous rendre dans son établissement – Mani - .
Helena Rizzo, le goût du Brésil par la meilleure femme chef du monde
Pour passer à l’heure tropicale, avant le coup d’envoi du Mondial de football, nous avons rencontré la Brésilienne, élue “Meilleure Femme Chef du Monde” par le jury du Prix Veuve Clicquot. Au menu, saveurs métissées et inspirées.
Silhouette menue dans ses bottes et blouson de motard, Helena Rizzo est arrivée la veille de São Paulo pour recevoir son prix à Londres. Yeux rieurs et sourire charmant, elle oublie la fatigue et se prête de bonne grâce au jeu de l’interview qui a lieu au restaurant londonien de l’Espagnole Elena Arzak, lauréate 2012 du prix Veuve Clicquot. La chef prend le temps de réfléchir avant chaque phrase, parle avec les mains et quitte l’anglais de la conversation pour revenir au portugais maternel lorsque le sujet la touche trop.
Fille et petite-fille d’architecte, élevée au pays de Lucio Costa, Affonso Reidy et Oscar Niemeyer, la jeune Brésilienne songe un temps à poursuivre la tradition familiale, mais opte pour le mannequinat. Lucratif, le métier lui permet surtout d’avoir du temps libre pour sa véritable passion, la cuisine. Sans référence particulière puisque, confie-t-elle en souriant, la cuisine maternelle n’est guère mémorable.
Helena Rizzo apprendra au gré de ses rencontres. Lors d’une séance photo dans un restaurant, on lui propose une place. La voilà donc « chef modèle » du Na Mata Café à São Paulo. « J’avais 21 ans et je me suis rendu compte que je ne savais rien ! » Le sommelier la recommande pour un poste à Spilimbergo, près de la frontière slovène. « Ma grand-mère maternelle est d’origine italienne, j’adore ce pays et sa cuisine. Ce fut instructif. »
Notre cuisine reflète le puzzle de notre vie
La jeune Brésilienne parcourt ensuite l’Italie, mais la solitude lui pèse. Elle rejoint donc une amie à Barcelone. « J’étais fascinée par la ville et sa vie ! Je n’avais jamais entendu parler des frères Roca, mais c’étaient les meilleurs, je devais y aller. » Il lui faut attendre un an avant de décrocher une place dans les cuisines du prestigieux restaurant El Celler de Can Roca. « C’est bien au-delà de la technique. J’ai connu là le zen de la cuisine, une façon de penser et de percevoir que je rapproche de la méditation. J’y ai concrétisé ma conception du métier, chaque jour en cuisine est un exercice de vie. »
Je cherche les ingrédients qui relient les hommes entre eux
Une vision qu’elle partage avec l’un des chefs catalans du restaurant, Daniel Redondo, qui devient son mari. En 2006, le couple ouvre son restaurant dans la banlieue Jardim Paulista de São Paulo. Baptisé Mani, en l’honneur de la déesse indienne du manioc, ses quatre-vingts places sont vite prises d’assaut. « Notre cuisine reflète le puzzle de notre vie, de nos racines brésiliennes et espagnoles, mais aussi des influences japonaises et italiennes, deux cultures très présentes à São Paulo. » Mari et femme se partagent la cuisine, Helena le matin, Daniel le soir.
Les produits traditionnels brésiliens sont à l’honneur, comme le tucupi, une sauce à base de farine de manioc, cuite dans un court-bouillon. « J’essaie de chercher les ingrédients qui relient les hommes entre eux. L’Europe a le pain, le Brésil le manioc avec lequel nous faisons par exemple les gnocchis d’araruta, qui peuvent rappeler certaines nouilles japonaises.
La cuisine permet toutes ces connexions. » Nul doute, les honneurs ne sont pas le moteur d’Helena Rizzo : « Je ne crois pas à la notion de meilleur. Le meilleur est relatif, il dépend de l’instant et des personnes. La cuisine, c’est une équipe. Je suis plus touchée par ce petit garçon venu avec sa mère qui a demandé à me voir pour me dire qu’il venait de faire le meilleur repas de toute sa vie ! »