Michel Piot – Et on vous payait pour ça ! … Mémoires d’un critique gastronomique
09 juin 2014
Catégorie : Presse & Médias
- Ses papiers avaient effets immédiats – Une bonne critique par Michel Piot remplissait votre salle de restaurant pendant plusieurs semaines. En effet celui qui pendant plus de 30 ans a fait le tour de France des restaurants pour transmettre ses impressions de tables faisait la pluie et le beau temps de la critique gastronomique.
Ses papiers comptaient, ils étaient observés et lus et suivis par les responsables des guides gastronomiques, par les gastronomes avertis, par les pontes du Club des Cent, mais aussi et surtout par les lecteurs du Figaro qui dégustaient ses papiers et ses adresses sans jamais douter de la pertinence de la critique.
Il avait la plume affinée, le verbe posé et la critique acérée lorsque cela s’imposait, toujours jute, il était franc et direct, et ne s’embarrassait pas de copinage ou de réseau d’influence.
Dans la même lignée on comptait à cette époque là, Jean Ferniot, Christian Millau, Henri Gault, Jean-Claude Ribaut, et bien sûr déjà Gilles Pudlowski…
C’est d’ailleurs Gilles Pudlowski qui consacre sur le magazine en ligne LePoint.fr un article sur le livre que vient de faire paraître Michel Piot aux Éditions Beaudelaire.
Suivez le LINK où lisez ci-dessous quelques extraits… et courrez découvrir le livre !
Gilles Pudlowski : le retour du grognard
Journaliste et critique gastronomique au « Figaro » pendant plus de trente ans de 1962 à 1998, Michel Piot fait reparaître ses mémoires. Pas triste !
On le payait pour ça !
Michel Piot tint le carnet gourmand tous les samedis au Figarodurant de nombreuses années. Aujourd’hui, retiré dans le Cotentin à Carteret et converti en peintre faussement naïf, il a trempé sa plume dans le miel et le vinaigre pour conter ses souvenirs (une première édition était parue en 2012 chez Bénévent, qui a mis, depuis, la clé sous la porte). Voilà donc, préfacé par Jacques Mailhot, le patron chansonnier du théâtre des Deux Ânes et participant aux Grosses Têtes, un nouvel opus de Et on vous payait pour ça ! (éditions Baudelaire, 21,50 euros, 354 pages).
De Pivot à Bocuse
Michel Piot conte là ses débuts de journaliste impécunieux et impatient, la rencontre, déterminante, au Figaro deBernard Pivot, dont il devient l’une des plumes gourmandes, sous le double pseudonyme de Dulac et Saverne, plus ses débuts individuels sous le nom de Berchoux et ses longues aventures d’observateur éclairé du monde de la gastronomie durant trois décennies. Il y a l’amitié et l’admiration pour les grands, le compagnonnage avec Alain Chapel ou Jacques Maximin, le récit d’une croisière au Figaro, les reportages gourmands sur les pêcheurs de morues ou d’esturgeons, des portraits de chefs en rafale, avec notamment un bel hommage à Paul Bocuse, qu’il intronise gardien de son panthéon personnel et conservateur d’un classicisme éclairé. « Un repas à Collonges, écrit-il à ce propos, est avant tout une fête, jamais une grande messe. Je sais que je ne vais pas trouver de surprises dans mon assiette, avant tout parce que je n’en cherche pas. Mais cette certitude me met toujours au comble de la joie ».
Mort de Loiseau : la polémique relancée
À propos de la mort de Bernard Loiseau, Michel Piot relance la polémique officielle et désigne très clairement – sans le nommer – son successeur (François Simon, qui demeura au Figaro jusque fin 2013). « Un journaliste, dont m’insupporte l’acharnement qu’il met, dans le style prétentiard et abscons qui lui tient lieu de talent, à dire du mal des maisons qu’il prétend critiquer, avait pondu des lignes ignobles sur la maison de Saulieu. Ce monsieur, qui paraissait masqué dans les émissions de télévision où il était invité afin de préserver son ridicule incognito, était l’homme que Le Figaro allait choisir pour me succéder à mon départ en retraite. J’en fus attristé mais n’y pus rien. Je pense qu’il a été une des causes, peut-être la principale, du suicide de mon ami. »
Pan sur le Michelin !
Il crée aussi une catégorie des TEV, des « trois étoiles virtuelles », dans laquelle il range Alain Dutournier et Jacques Maximin. « Le monde entier, je veux dire celui qui sait se tenir à table, a depuis des dizaines d’années placé ces deux phénomènes au sommet de l’élite culinaire. Mais le Guide rouge ne le sait toujours pas… Dans l’affaire, il me semble plus à plaindre que ses victimes. »
Éloge du Cotentin
Hédoniste et humaniste, son livre s’achève par un éloge de la vie de retraité en Cotentin, ce bras de la France si doux qui possède, comme le dit Gilles Perrault, résident de Sainte-Marie-du-Mont, « les plus beaux nuages d’Europe avec ceux d’Irlande ». Notons d’ailleurs que nombre de chroniqueurs gastronomiques y ont élu (second) domicile. Ainsi, …/…
Suivez Gilles Pudlowski au quotidien sur son blog Les pieds dans le plat