Démodée La cuisine Française ?
19 mai 2014
Catégorie : Chefs, Pour le Fun, Presse & Médias, Tendances
La cuisine française n’en finit pas d’occuper l’espace médiatique. Le classement des 50 Meilleurs Restaurants du Monde San Pellegrino sorti à la fin du mois d’avril a créé comme une déflagration dans l’Establishment gastronomique gaulois.
Il y a ceux qui pensent que c’est naze, ceux qui disent » faut faire avec « , ceux qui rêvent d’y être mais ne le disent pas, ceux qui s’en foutent totalement, ceux qui votent et qui sourient en coin, … Quoi qu’il en soit le sujet interpelle et renvoie les chefs à leurs casseroles, car si le sujet principal c’est – La cuisine française est elle démodée ? – seuls les chefs français peuvent prouver le contraire chaque jour dans leurs cuisines.
Et ils le font clairement, tellement d’ailleurs que la cuisine mondiale s’en inspire…
Une de nos internautes fidèles à F&S qui n’en démord pas – un peu comme JP Coffe elle déclare sans cesse » c’est de la Merde ! » – nous transmet cet article paru dans le quotidien Sud-Ouest … à vos tablettes en cliquant sur le LINK ou alors lisez quelques extraits ci-dessous …
Démodée la Cuisine Française ?
Le récent classement des « meilleurs restaurants » de la planète confirme que la gastronomie française a du mal à rester la référence dans la mondialisation.
Le magazine britannique « Restaurant » a une nouvelle fois fait tomber de leurs chaises les « gardiens du Temple » de la gastronomie française. En publiant il y a quelques jours son classement des 100 meilleurs restaurants du monde, il n’a pas épargné les fourneaux de l’Hexagone.
Aucune de nos grandes tables ne figure dans le top 10. Le premier français, le Mirazur, à Menton, ne compte que deux étoiles dans le Guide Michelin. Et ils ne sont que 11 établissements français à figurer dans ce top 100 des meilleurs restaurants de la planète, plutôt à des places assez lointaines. Parmi les 27 restaurants trois étoiles de France, seuls six y figurent (lire l’infographie ci-contre). Quant à nos stars étoilées de la télévision comme Philippe Etchebest ou Thierry Marx, ils n’y apparaissent pas non plus. Une claque sévère à l’ego gastronomique gaulois.
Ce classement sponsorisé par San Pellegrino et Nestlé n’est certes pas la référence ultime, les « Tables de la Loi » culinaire. 900 « experts », désignés comme tels, donnent les noms des restaurants qu’ils préfèrent, dans lesquels ils sont censés aller manger plusieurs fois, jusqu’à l’obtention de ce fameux palmarès très attendu. Précision d’importance : il est globalement dominé par les Anglo-Saxons, qui ne cessent d’annoncer depuis dix ans le déclin de la gastronomie française. Le critique culinaire américain Michael Steinberger est le chef de file de ces amoureux déçus. Il l’a écrit dans un livre dès 2011, dans lequel il accusait la cuisine française d’être devenue un musée.
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Ces experts internationaux proclamés lui préfèrent l’inventivité des chefs espagnols, dont le porte-étendard a été le catalan Ferran Adrià, désormais retiré des cuisines. Le deuxième du classement, le restaurant des frères Roca, à Gérone, en est l’héritier. Ferran Adrià a été le promoteur de cette cuisine dite « moléculaire » …/…
Le critique gastronomique français Périco Légasse …/… a dénoncé sur plusieurs médias une « attaque politique contre la gastronomie française ». Gilles Pudlowski, du « Point », a qualifié ce classement de « fumisterie », …/… La défense des fourneaux français n’a étrangement pas été le fait de nos chefs réputés. À de rares exceptions près, ils se font très discrets sur la question. Bien plus que les critiques gastronomiques français, particulièrement virulents.
Plébiscite
Tous les restaurants plébiscités par le classement du magazine britannique sont pourtant des tables réputées, qui ont obtenu pour la plupart d’entre elles trois étoiles au Michelin. Que mange-t-on d’ailleurs au Noma ? Exemple récent parmi les 25 plats d’un menu à 200 euros : toasts aux œufs de lotte avec fleurs et poudre de vinaigre, asperges dorées mélangées à des branches de pin, coquillage couteau enrobé d’une gelée de persil…
Cette cuisine moderne est en fait désormais plus surprenante que chimique, et joue davantage sur la présentation du produit que sur sa transformation. Le chef du Noma, René Redzepi, a appris chez Ferran Adrià, mais aussi auprès des frères Pourcel, à Montpellier. Neuf chefs étrangers du top 10 ont d’ailleurs fait à un moment donné leurs classes en France. Preuve que notre pays reste une référence, une base solide de la gastronomie. Mais, incontestablement, il ne montre plus nécessairement la voie. La France se fait tout simplement moins entendre et moins remarquer dans un univers gastronomique qui ne connaît plus de frontières. La cuisine française est finalement, elle aussi, victime d’une mondialisation qui fait que la cuisine « nationale » n’existe presque plus, qu’un chef n’est plus défini par son passeport mais par son style.