Le prix du jus d’orange s’envole pourtant la consommation est en baisse de 30 %
22 avr 2014
Catégorie : Tendances
Le prix du jus d’orange s’envole, plusieurs raisons à ce phénomène :
– l’infection que subissent les arbres fruitiers en Floride
– la sécheresse au Brésil
– les spéculations financières sur les marchés boursiers
Seule la baisse de consommation induite par les nouveaux comportements alimentaires permet un temps soit peu pour l’instant de modérer les hausses de prix…
La » maladie du dragon jaune » sévit plus que jamais dans les vergers d’agrumes en Floride, la récolte d’oranges devrait chuter à son plus bas depuis 29 ans et le prix du jus est à son plus haut depuis deux ans à New York.
La » huanglongbing « , autre nom de cette bactérie venue d’Asie qui rend les fruits amers et les fait tomber de l’arbre prématurément. A cause du microbe, la production d’agrumes chute, la propagation de cette maladie transmise par un insecte est telle cette année que les autorités ont abaissé par quatre fois leurs prévisions pour la récolte à venir.
Au dernier comptage diffusé début avril, le ministère de l’Agriculture (USDA) estimait qu’elle devrait atteindre 110 millions de caisses de fruits. C’est 18% de moins que l’an dernier et le plus faible niveau depuis 1985, quand les vergers avaient été frappés de plein fouet par le gel, et bien loin de la récolte record de 244 millions de caisses collectées en 1998.
De plus la spéculation financière qui fait monter les prix est aussi alimentée par la sécheresse qui frappe le Brésil, premier producteur mondial de jus d’orange devant la Floride. Le marché boursier spécule sur le cours du jus d’orange congelé, sur la plateforme Inter Continental Exchange à New York, il y a quelques jours, en trois séances le prix à grimpé de 7% en vue des transactions du mois de mai à venir.
Dans leurs vergers, les producteurs passent désormais de l’insecticide une fois toutes les quatre semaines. Mais même en ajoutant des engrais, des nutriments, des minéraux pour tenter de renforcer l’arbre, cela ne suffit pas à enrayer la dissémination. Certains petits agriculteurs ont, par dépit, carrément abandonné leurs vergers car la hausse des cours ne suffit pas à compenser les pertes de production. Les autorités se démènent pour aider l’industrie des agrumes, qui représente en Floride 9 milliards de dollars et 76.000 emplois.
Des millions de dollars sont consacrés à des recherches sur les façons de vaincre la bactérie. Tout en gardant à l’esprit qu’épandre des produits phytosanitaires sur les quelque 210.000 hectares et 70 millions d’arbres des vergers d’agrumes de Floride sera une tâche ardue mais pas insurmontable.
Mais une fois cette calamité surmontée, les exploitants devront s’atteler à une autre gageure : redonner aux Américains le goût du jus d’orange. Les Etats-Unis restent de loin le premier consommateur mondial de la boisson mais sa consommation a baissé de 30% depuis 2003.
En cause : la multiplication de bouteilles en tous genres dans les rayons, dont l’eau et les sodas allégés, moins caloriques. Et puis le jus d’orange est étroitement associé au petit-déjeuner, et avec l’accélération du rythme de vie, les Américains ont tendance à sauter ce repas, cet aspect retient d’ailleurs les cours du jus d’orange de monter trop haut. Il est difficile de demander aux gens de payer plus pour un produit qu’ils consomment de moins en moins.