New York – l’impressionnante augmentation des loyers provoque la fermeture de nombreux restaurants devenus des institutions.
31 jan 2014
Catégorie : Bonnes adresses, Presse & Médias
L’augmentation impressionnante des loyers à New York provoque la fermeture de nombreux restaurants devenus des institutions.
Plus de néons et de hotdogs arrosés au jus de papaye à toute heure du jour et de la nuit : les New-Yorkais viennent de perdre un de leurs établissements fétiches en la matière, fermé après plus d’un quart de siècle à Greenwich village.
Victime de l’augmentation des loyers, Gray’s Papaya, installé à l’angle de la 6e avenue et de la 8e rue, qui a compté parmi ses fans le rocker Lou Reed, a mis la clé sous la porte. Sa formule «spéciale récession», deux hotdogs et un soda, régalait les affamés pour 4,95 $, il fonctionnait 24/24 h et était bien connu des Newyorkais. Le propriétaire Nicholas Gray a confirmé que la fermeture était due à l’augmentation du loyer mensuel. «Ils voulaient le faire passer de 30 000 à 50 000 dollars», a-t-il expliqué dans la presse locale.
Ce n’est pas un cas isolé : il n’est pas rare que cafés, bars, restaurants et autres magasins parfois installés depuis des années, ferment du jour au lendemain à New York, incapables de digérer des augmentations de loyers impressionnantes.
Il y a deux ans c’était au tour de « Ray’s Pizza » une autre institution, les habitants du quartier regrettent encore la pizzeria qui a fermé ses portes.
Un journaliste new-yorkais, Jeremiah Moss, a documenté sur un blog les cafés, restaurants, et magasins disparus ces dernières années en raison de la hausse des loyers: « 6926 années d’histoire de la ville » ont ainsi été perdues depuis 2001, affirme le blog Jeremiah’s Vanishing New York.
Moss en attribue la responsabilité à l’ancien maire Michael Bloomberg, qui a dirigé la ville pendant 12 ans, jusqu’au 31 décembre dernier, une période de boom de l’immobilier et d’inégalités croissantes. «Cela a été 12 ans de destructions sans merci, de pertes parfois significatives, et de très nombreuses autres petites adresses de quartier, laveries, cordonniers, pharmacies…», dit-il.
Parmi les disparitions en 2013, Big Nick’s, spécialisé dans les pizzas et hamburgers, dont le loyer dans l’Upper West side devait passer de 42 000 à 60 000 $ mensuels, et le magasin de disques Bleecker Bob’s Records, après 46 ans à Greenwich Village.
Début 2014, le célèbre Oyster bar a fermé après 55 ans, à l’angle de la 7e avenue et de la 54e rue. Sur sa vitrine, il a expliqué qu’il devait fermer «en raison du prix exorbitant du loyer». Autre victime, la boutique de vêtements de Chelsea Camouflage, après 38 ans d’existence. Elle n’a pu survivre au triplement de son loyer, passé de 7 000 à 24 000 dollars mensuels.