Nouveau chef trois étoiles en Espagne : David Munoz chef Alternatif qui produit une Cuisine alternative… tout ça veut dire quoi ?
25 nov 2013
Catégorie : Chefs, Tendances
On parle beaucoup depuis trois jours du nouveau trois étoiles en Espagne. Un article de l’AFP explique à tout va que le nouveau chef est alternatif et que ça cuisine aussi … mais au fait ça veut dire quoi Alternatif ? C’est quoi une cuisine alternative ?
Alors coup de pub ? … une vrai tendance ? … un phénomène de société ? … En fait tout le monde en parle, mais personne ne donne vraiment d’explication… ça fait branché… c’est cool … et puis ça donne aussi un coup de jeune au Michelin …
Essayons de comprendre … Peut être que des mecs sont calés sur tout ça, à Paris je pense que oui, c’est In ! … nous au Blog F&S on capte pas tout …
Ce que l’on peut vous dire, c’est que le chef a un look différent de tout ce que l’on peut connaître dans les chefs de cuisine trois étoiles … c’est un peu le premier qui arbore un look différent et affirmé… Bien sûr nous avons eu Marc Veyrat avec son chapeau, Joël Robuchon avec ses cols Mao et ses vestes noires, Eston Bluementhal avec ses lunettes funky… mais de mémoire de chef, les trois étoiles sont plutôt traditionnels.. Alors le Munoz est différent … il est alternatif !
Le terme d’alternatif, où plutôt de mouvement alternatif ,est utilisé depuis la fin des années 1970 pour signifier les mouvements de sociétés gravitants autour des squats, des mouvements écologistes et pacifistes. Ces mouvements avaient plusieurs choses en commun, les actions non violentes, la désobéissance civile, la démarche citoyenne, et la culture autogestionnaire.
Dans les années 1980, c’est en Allemagne que les mouvements alternatifs se sont fait connaître pour combattre les centrales nucléaires, toute la mouvance européenne des écologistes et des verts est né de là.
Dans les année 1990 les mouvements se tournent vers l’altermondialisme, qui prône la justice économique et sociale, la protection de l’environnement, la mondialisation maîtrisée et solidaire.
Alors le nouveau chef trois étoile espagnol est-il vraiment un chef alternatif ?
Il faudrait le côtoyer pour répondre à cette question… Nous ne savons pas si il est écolo …
Est-il seulement alternatif de part son look, ses percings, ses tatouages et sa philosophie culinaire ? Il semble dans tous les cas assumer ses choix jusqu’au bout, et ne se soumettre à première vue à aucun code, aucune règle courante dans la gastronomie haut de gamme. Il semble mener son chemin en toute indépendance d’esprit et de choix.
Son ambition est de changer l’image des trois étoiles … Rien de moins. Pourquoi pas ? Mais changer pour quelle image ?
Nous n’avons pas les réponses, dans tous les cas lorsque l’on parle alternatif, c’est que l’on dispose d’au moins deux choix, que l’on s’affranchit de toute appartenance, de tout style imposé, de toutes règles, que l’on est même en opposition. En fait on est indépendant …
Quant à sa cuisine elle se veut différente, elle risque la rupture de la tradition, elle rejète les références, elle est unique rejetant la cuisine fusion qui consiste à mélanger des choses déjà existantes, lui il veut innover sans cesse.
Certains trois étoiles vont se retourner dans leurs tombes….
Voyez ci-dessous ce que l’AFP nous apprend sur lui ….
Le chef Espagnol David Muñoz, trentenaire au look alternatif, vit sur un nuage depuis que son restaurant DiverXo à Madrid est entré dans la cour des grands de la gastronomie, avec une troisième étoile au guide Michelin.
Une de ses ambitions, est rien de moins que de changer l’image d’un trois étoiles et pourquoi pas du guide Michelin…
Son restaurant, mêle saveurs orientales et européennes, il est le huitième établissement triplement étoilé par le guide français en Espagne. David Muñoz arbore depuis ses débuts un look alternatif, piercings et coupes de cheveux style Iroquois, il devient à 33 ans le plus jeune cuisinier trois étoiles d’Espagne.
Dans son minuscule espace situé dans un quartier sans âme de Madrid, l’établissement n’a rien de commun avec un trois étoiles classique, pas la peine de chercher les habituels couverts d’argent et plats en porcelaine.
Entouré des cuisiniers affichant le même look que le chef, portant pantalons, tee-shirts et bandana totalement noirs, et pour la plus part des tatouages et des percings. Pour le chef « DiverXo » change totalement le concept d’un restaurant trois étoiles Michelin, ici, « on cherche une expérience frappante, Il faut venir avec l’esprit ouvert « .
Parce qu’ici tout est possible et il faut être prêt à être surpris, non seulement dans l’assiette, mais aussi dans l’environnement culinaire qui entoure le repas.
Chaque client doit vivre une expérience personnalisée : deux heures et demie et sept plats mélangeant Orient et Occident ou quatre heures et 11 plats. Le tout pour un prix bien plus léger que ses confrères : 95 euros pour la version courte et 140 pour la longue.
Et la petite taille de la cuisine réduit encore la frontière avec la salle de restaurant où les cuisiniers terminent leurs plats à la vue de tous.
Le cabillaud, par exemple, arrive cru, avec un filet d’huile bouillie, accompagné d’épluchures de pommes de terre et de sauce aux piments. Mais à peine la fourchette en main, surgit un cuisinier avec de la mayonnaise chaude. A mi-parcours, un autre arrive avec de la crème de cabillaud chaude.
La carte ne parle pas d’ingrédients mais de sensations: aigre-doux et poignant, peut-on lire sur un plat baptisé « Hannibal Lecter »: une crème à base de petites tomates et de tabasco jetée sur le plat comme une scène de crime, sous une raviole de canard accompagnée de brochettes de langue de canard frites.
« Il y a des gens qui restent en état de choc », assure l’épouse du chef. Cette ex-danseuse de ballet longiligne de 28 ans, aux cheveux roux courts, répond sans relâche au téléphone avec une voix douce, visiblement épuisée par les 2.000 réservations reçues depuis l’heureuse étoile annoncée mercredi.
Jacques LOUIS
25. nov, 2013
Pour en savoir un peu plus sur le mouvement de la cuisine alternative, voici un lien utile : http://www.gillesdaveau.com/shop/
Cependant, ceux qui se réclament de cette tendance ne semblent pas accorder leurs « pianos » ce qui donne une impression d’incohérence.
Serge
25. nov, 2013
Normal que cela choque alors que la cuisine en France la plupart du temps somnole à part 3 ou 4 chefs et certaines tables bistronomiques de la capitale… Des Quique Dacosta et autres Azurmendi on des des années d’avance maintenant…
jacques
25. nov, 2013
Espérons que ça ne sera pas qu’une mode, mais une tendance qui restera.
Dans beaucoup de pays malheureusement beaucoup de chefs s’affirment par leurs look et pas forcément par le contenue de leurs assiettes…
Alors oublions l’emballage et concentrons nous sur le contenue ….