Au pays des fast-foods, les salariés se mettent en grève
02 sept 2013
Catégorie : Pour le Fun
Les fast-foods n’avaient jamais connu ça, un incroyable mouvement de grève a démarré aux USA dans la restauration rapide. Jeudi dernier, dans près de 60 villes des Etats-Unis, les employés de chaînes de restauration rapide ont cessé le travail pour demander une hausse de leur salaire. Le mouvement avait démarré dans la métropole new-yorkaise, depuis Washington, Détroit, Chicago, Los Angeles, Saint-Louis… s’y sont mises.
200 000 fast-foods sont référencés aux États-Unis, les manifestations se sont multipliées devant de nombreux établissements. Les moyens de protester sont improvisés par les salariés car contrairement à l’hôtellerie et à la restauration où sévit la célèbre « Union «, les salariés de McDonald’s, Burger King, Wendy’s, et autres Taco Bell ne sont pas syndiqués.
Le mouvement est soutenu quand même par la SEIU ( Union Internationale des employés des services ) qui représente plus de 2 millions de salariés.Les 3,9 millions d’employés qui travaillent dans la restauration rapide aux Etats-Unis sont parmi les moins bien payés du pays. Ils gagnent en moyenne 9 dollars de l’heure, et ils en réclament aujourd’hui 15, soit le double du minimum fédéral, limité à 7,25 dollars.
Leur argument : il est impossible de vivre décemment avec un salaire aussi bas. Sachant qu’un employé travaille en moyenne 24 heures par semaine, cela représente un salaire de moins de 900 dollars par mois.
Le fait que le mouvement de grève touche désormais une grande partie du territoire n’a pas changé la position des chaînes de fast-food qui refusent de céder aux revendications de leurs employés.
Selon eux, une augmentation des salaires impliquerait une augmentation des prix et une fuite des consommateurs. Jeudi, sur une pleine page du Wall Street Journal, l’Employment Policies Institu affirmait qu’une telle mesure « entraînerait moins d’opportunités pour l’emploi et plus d’alternatives automatisées ».
The National Restaurant Association affirme elle que seulement 5% des employés de fast-food gagnent le salaire minimum, et qu’il s’agit souvent d’adolescents qui y travaillent à mi-temps.
Les bénéfices affichés ces dernières années par McDonald’s, Burger King, Subway et autres Starbucks sont considérables. Mais il existe de grandes différences de profits selon que le fast-food est géré par la compagnie ou par des franchisés dont les marges sont plus limitées à cause des royalties et loyers qu’ils doivent verser chaque mois à la chaîne de restauration.
Dans les franchises, explique BusinessWeek, un salaire horaire de 15 dollars de l’heure impliquerait par exemple une augmentation des prix de 25%, soit 1 dollar par hamburger.
La hausse du salaire minimum national est bien au cœur des enjeux. Lors du discours sur l’état de l’Union en février dernier, Obama a appelé le Congrès américain à élever le salaire horaire minimum à 9 dollars déclarant « que personne travaillant à plein temps ne devrait vivre dans la pauvreté ».
Mais les économistes américains estiment qu’un salaire minimum de 10,5 dollars de l’heure permettrait de vivre décemment. Son coût ne représenterait que 2,7% des ventes pour les chaînes de restauration rapide.
McDonald’s a préféré mettre en ligne un programme d’aide aux employés visant à leur « apprendre à dépenser et économiser sagement ».