Paula Deen – La chute d’une star télé de la cuisine aux USA -
30 juin 2013
Catégorie : Presse & Médias
La presse, les médias télévisés, le web, les réseaux sociaux ne parlent que de ça depuis une semaine. Cliquez Paula Deen sur le net, vous serez impressionné par le mauvais buzz. La star de la cuisine à la télé américaine a perdu en quelques jours toute sa visibilité et sa réputation sur le petit écran. Très connue et populaire aux États-Unis, elle se retrouve en quelques jours mise sur la touche et empêtrée dans une sombre histoire comme savent les entretenir les médias et la justice américaine.
La reine de » la cuisine du Sud » version US, à la tête d’un énorme business commercial, vient de connaître une soudaine dégringolade, perdant émission et sponsors, après des accusations de racisme.
La chef/chroniqueuse et journaliste aux grands yeux bleus et à l’accent chantant du Sud de 66 ans, ce fameux sourire radieux sur tous ses livres, vidéos et talk show de cusine n’a pas pu s’empêcher de sangloter à plusieurs reprises mercredi matin, sur le plateau de NBC, niant farouchement être raciste et affirmant être l’objet « d’horribles mensonges ».
L’Amérique est en haleine depuis une semaine, chaque jour les gros titres des médias américains décrivent les épisodes du feuilleton de ce début d’été. « The Lady », comme elle est surnommée, est de fait une institution aux Etats-Unis, avec une émission télévisée sur la Food Network depuis onze ans, une quinzaine de livres de cuisine, deux restaurants à Savannah (Géorgie), des lignes de produits, un site web et une vingtaine de partenariats commerciaux.
Pour la mère de famille partie de rien et devenue riche femme d’affaires, les problèmes ont commencé en milieu de semaine dernière. Mercredi, des documents de justice sont publiés sous la forme d’une déposition datant du 17 mai. Elle fait suite à une action en justice pour harcèlement sexuel et propos racistes lancée contre la vedette et son frère, Bubba Hiers, par Lisa Jackson, ancienne directrice d’un de leurs restaurants.
Paula Deen y reconnaît avoir utilisé le mot « nègre » alors qu’elle racontait son agression par un Noir armé en 1987, quand elle était employée de banque, et à d’autres occasions, dont elle ne se souvient pas, « il y a très longtemps ».
Twitter, les réseaux sociaux et la presse s’emballent. La vedette est invitée le vendredi sur le plateau de NBC et se défile au dernier moment, créant l’incident. Suivent le même jour trois vidéos différentes sur YouTube sur lesquelles la star qui commence à chanceler, présente ses excuses et pleure. Elle y « demande pardon », reconnaissant « avoir tenu des propos blessants ».
Le même jour, la Food Network annonce ne pas renouveler son contrat fin juin. Les langues se délient. D’anciens employés affirment avoir été l’objet de discriminations raciales. On raconte comment Paula Deen aurait plaisanté en envisageant une cérémonie de mariage pour son frère « style plantation », avec des serviteurs noirs.
Lundi, les sponsors commencent à rompre les contrats, une marque de jambon, des buffets dans des casinos. Mercredi, c’est au tour du géant de la distribution Walmart puis d’une chaîne de bricolage Home Dépôt qui commercialisent des articles de cuisine estampillés Paula Deen, de mettre fin à leurs contrats.
Quelques heures avant, réinvitée sur NBC, la star télé sanglotait et répétait » qu’elle n’avait jamais voulu blesser personne intentionnellement », tout en niant être raciste.
Du côté des fans, la riposte s’est organisée. Une page « Nous soutenons Paula Deen » s’ouvre, qui comptait aussitôt plus de 430.000 « J’aime », mercredi, certains internautes appelant à boycotter Walmart.
Une croisière qui accueille chaque année Paula Deen a dû rajouter des dates, d’autres sponsors ont annoncé poursuivre leur collaboration, affirme le presse américaine. La querelle a aussi rebondi en cuisine, avec des chefs s’interrogeant sur la provenance de sa « cuisine du Sud «, alimentant encore le feuilleton.
Forbes avait classé l’an dernier Paula Deen au 4e rang des chefs qui gagnent le plus d’argent, avec 17 millions de dollars, surtout grâce à des partenariats commerciaux lucratifs « dont la plupart semblent s’être évaporés au cours des 48 heures », remarquait mercredi le site web du magazine.