En Chine une grande partie du riz produit est contaminé au Cadmium
30 juin 2013
Catégorie : Presse & Médias, Produits Saison marché, Voyage destinations loisirs
Le riz au cadmium panique la population Chinoise
La Chine fait face à un nouveau scandale alimentaire nous dévoile le magazine Le Point. Contrairement aux précédents, celui-ci ne pourra pas être réglé rapidement.
Pour la troisième fois depuis 2011, le célèbre magazine chinois Century Weekly a de nouveau consacré sa une au dernier scandale alimentaire qui secoue la Chine : le riz au cadmium. « Le cadmium est en train de ruiner la santé des Chinois », écrit l’hebdomadaire sur la couverture de son numéro du 3 juin. « Présent d’abord dans les sols, il contamine ensuite les rizières et, enfin, l’homme. »
Issu de l’activité minière, le cadmium est un minerai similaire au zinc provoquant chez l’individu qui l’absorbe via l’alimentation de graves déformations osseuses, des insuffisances rénales et des cancers. À l’époque, une étude réalisée par l’université de Nankin, avait révélé que 10 % du riz produit en Chine était contaminé par cette substance cancérigène et très nocive.
Mais la situation semble s’être aggravée entre-temps. Le mois dernier, la Chine a découvert avec effroi que près de la moitié du riz vendu à Canton était impropre à la consommation, selon une étude réalisée en mai par la municipalité de cette grande métropole du sud. Sur 18 échantillons de riz testés, 8 contenaient des teneurs en cadmium jusqu’à deux fois supérieures au maximum autorisé, actuellement de 0,2 milligramme par kilo.
La qualité du riz, c’est fondamental en Chine, c’est la base de la nourriture.
C’est à cause de la pollution des sols et de l’eau. En Chine, les industries minières et chimiques déversent leurs déchets dans les fleuves et les rivières. C’est cette même eau qui est ensuite utilisée pour l’irrigation par les riziculteurs. La situation est particulièrement critique dans la province du Hunan, l’un des greniers de la Chine d’où provenait en grande partie le riz toxique consommé à Canton.
Depuis, l’affaire continue de faire les gros titres de la presse chinoise. Car cette fois-ci, contrairement aux scandales alimentaires précédents, c’est l’aliment de base des Chinois qui est en cause.
Consommé, sous formes diverses, à tous les repas, par 65 % de la population chinoise, le riz est une denrée stratégique. La Chine en produit 200 millions de tonnes par an – une production étroitement contrôlée par les autorités qui rachètent le grain blanc aux paysans locaux à un prix supérieur au prix mondial pour assurer des réserves suffisantes. Depuis 2011, cependant, la Chine est importatrice nette de riz. Les importations chinoises de riz thaïlandais, plus cher mais de meilleure qualité, devraient d’ailleurs augmenter si la prochaine récolte d’automne en Chine révélait de nouveau des taux en cadmium trop importants.
« Particulièrement difficile de dépolluer les sols »
En attendant, les producteurs et les détaillants de riz s’organisent. « À l’époque, on achetait du riz du Hunan car nos clients en voulaient. Maintenant, on fait plus attention, on achète du riz de marque, mais impossible de savoir s’il est contaminé ou non », explique Wang Jiao, une jeune commerçante de 22 ans.
En janvier, le Conseil d’État chinois a certes pris une directive sur le sujet, mais concrètement, sur le terrain, la pollution perdure. C’est particulièrement difficile de dépolluer les sols. Cela demande beaucoup de temps et d’argent, Il faut que les gouvernements locaux indemnisent les riziculteurs pour qu’ils puissent abandonner leurs champs pollués et aller cultiver sur des terrains propres. Sans cela, le problème pourrait encore continuer pendant dix, voire vingt, ans.