Poissons, ce qu’il faut savoir. Pourquoi il n’a jamais été aussi cher ?
29 juin 2013
Catégorie : Produits Saison marché, Tendances
Poissons, ce qu’il faut savoir…
Les prix du poisson atteignent des records au niveau mondial. On parle souvent du prix du pétrole. De temps en temps de celui du maïs ou du blé mais plus rarement du prix du poisson. Et pourtant, aujourd’hui les prix du thon, du saumon et autres flambent et atteignent des records.
Le poisson n’a jamais couté aussi cher. Sur une base cent, si le poisson valait 100 en 2004, il vaut aujourd’hui près de 70% de plus, une sacrée inflation.
Entre 2006 et 2012 le prix des crevettes a plus que doublé. En un an, le thon a bondi de 12% et le saumon, un des rares poissons dont les prix ne sont pas à des plus hauts historiques, a quand même pris 27%.
7,2 milliards d’humains sur Terre, et nous sommes de plus en plus nombreux. Et de plus en plus nombreux à avoir un niveau de vie élevé, et à vouloir varier et enrichir notre alimentation en protéines.
Partout sur terre on mange de plus en plus de poisson. En gros, depuis les années 60, la consommation de poisson progresse de 3/4% par an quand la population ne s’accroit que de 1,5/2%. Dans les années 60, on mangeait en moyenne 9-10 kilos de poisson par personne par an, aujourd’hui on s’apprête à franchir la barre des 20 kilos. On mange deux fois plus de poisson qu’il y a un demi-siècle.
Si les prix flambent c’est parce que l’équilibre entre offre et demande est tendu. Et pourtant on attrape de plus en plus de poissons, en 1985 la « production » comme on dit était d’environ 80 millions de tonnes par an, 160 millions aujourd’hui. Là aussi on a fini par doubler.
Surpêche et changement de climat.
Mais la pêche ça reste une activité soumise aux aléas climatiques. Il peut y avoir des bonnes et de mauvaises années. Et puis il y a des maladies, des épidémies qui touchent certaines espèces. En plus, on est en train d’épuiser dans certaines zones ce qu’on appelle les ressources halieutiques. C’est un fait que si on continue à pêcher sans préserver, on va tuer la poule aux oeufs d’or.
Un espoir l’incroyable boom de l’aqualculture, le poisson de culture, non sauvage, n’existait pratiquement pas dans les années 70. Cette année, pour la première fois, un poisson sur deux consommé dans le monde sortira sans doute d’une ferme marine.
Les scientifiques constatent que les stocks de poissons peuvent repartir, se reconstituer, assez vite. Il faudrait moins pêcher, mais surtout pêcher autrement. Il faudrait définir des sanctuaires maritimes pour que le poisson puisse se reproduire plus tranquillement.
Pas assez de zones protégées.
Aujourd’hui 12 % de nos terres sont des espaces protégés, contre seulement 0,5 % des océans. Il faut une prise de conscience globale et à ce niveau on peut se dire que le signal prix est un bon signal. Les prix du poisson flambent, c’est une mauvaise nouvelle pour notre porte-monnaie mais cela devrait pousser les politiques à agir.