Ailerons de requins… attention urgence !
27 juin 2013
Catégorie : Produits Saison marché, Voyage destinations loisirs
À cause d’une tradition culinaire ancienne trés prisée par la population chinoise, c’est toute une catégorie de requins qui pourrait rapidement et définitivement disparaître de toute présence sur notre planète. Alors même si de nombreuses associations et pays se mobilisent, il semblerait que les processus engagés ne suffiront pas à réguler les pêches illégales, au risque de créer des déséquilibres importants dans la faune marine. Penchons-nous du côté de Bali …
Dans le port de Benoa, à Bali, les requins mutilés sont déchargés par dizaines. A la place des ailerons, une plaie béante dégouline encore de sang. Pour remplir les bols de soupe des Chinois, l’Indonésie pille ses mers, menaçant jusqu’à la survie de l’espèce. « En général, on attrape des dizaines de requins par jour. On coupe la tête et les ailerons puis on vend le tout sur les marchés locaux », explique le capitaine Warsito, en débarquant son chargement à Benoa, principal port de l’île indonésienne de Bali.
A terre, les ailerons se vendent entre 10 et 40 euros environ l’un. Dans les restaurants de Hong Kong, un bol de soupe d’ailerons de requin, qui est à la fois un mets très recherché et un symbole de réussite sociale, peut coûter jusqu’à une centaine d’euros. Un pêcheur déclre : » On ne va pas en mer seulement pour les requins, on prend du thon et du marlin, mais trouver des requins, c’est une bonne affaire. Les ailerons se vendent très bien et la viande part facilement aussi ».
Une centaine de millions de requins sont tués chaque année dans le monde, estime l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En un siècle, 90% de la population de l’animal a disparu, selon l’agence. De par ses eaux poissonneuses, et sa proximité de la Chine, l’Indonésie est devenue le premier exportateur de requins au monde. Nulle part ailleurs, les prises sont plus importantes: on y pêche plus de 100.000 tonnes de requins par an, soit une valeur d’une dizaine de millions d’euros, selon une moyenne établie par la FAO sur les captures faites de 2000 à 2010.
La menace est telle que les pressions se multiplient pour inscrire la protection des requins à l’ordre du jour de la prochaine Convention internationale sur le commerce des espèces menacées d’extinction (Cités), qui s’ouvre lundi à Bangkok. »Prédateurs situés en haut de la chaîne, les requins permettent de préserver l’écosystème marin et c’est d’autant plus important que la santé de la pêche en dépend, et donc les communautés », explique Tiene Gunawan, directrice à l’ONG Conservation International Indonesia. L’organisation exige un arrêt total de la pêche aux requins dans des pays comme l’Indonésie et non pas seulement une interdiction limitée à cinq espèces, comme cela est envisagé.
La surpêche laisse déjà des cicatrices dans l’écosystème indonésien, qui prend pour exemple les fabuleuses îles de Raja Ampat, dans l’ouest de la Papouasie indonésienne. »En plus de la sédimentation qui touche cette région, nous estimons que la chute de la population de requins a provoqué un excès de certaines espèces de poissons, ainsi qu’une croissance trop élevée d’algues », explique-t-elle. Réagissant à ces signes inquiétants, les autorités locales de Raja Ampat ont interdit la pêche au requin en 2010.
Au mois d’avril dernier a été inaugurée dans la même région la première réserve pour requins et raies manta, qui est également la première à voir le jour dans le célèbre « Triangle de corail », une zone gigantesque de l’océan Pacifique bordant la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et les îles Salomon et concentrant la plus grande biodiversité marine au monde. »Ils ont réalisé, et nos études l’ont démontré également, que la valeur d’un requin mort est nettement inférieure à celle d’un requin vivant », explique Mme Gunawan. Les requins sont en effet souvent « le temps fort » recherché par les nombreux touristes visitant les fonds sous-marins de la région.
Alex Gastronome Parisien
28. juin, 2013
Pour rappel de grandes actions sont prises par les gouvernements chinois et hongkongais pour stopper la consommation d’ailerons de requins depuis maintenant 3 ans. A l’initiative de géants de la restauration comme le groupe Peninsula, l’aileron de requin disparaît petit à petit de toutes les cartes de restaurants. Plusieurs chaînes de restauration spécialisée ont depuis plusieurs années fermées leurs portes à Hong Kong et en Chine. Enfin de nombreuses actions à la base pour sensibiliser la population au problème existent.
Car c’est bien à la base que le problème se réglera. Il faut arriver à faire comprendre aux chinois et hongkongais que la préservation de l’écosystème marin est plus important que le symbole que représente l’aileron de requin dans la culture chinoise. Sans ça il y a aura toujours de la demande et toujours des moyens de s’en procurer.
Le fait est que le changement de mentalité est très long à opérer car cette tradition est bien ancrée depuis des siècles et qu’aujourd’hui elle prend encore plus son sens dans une Chine qui retrouve enfin la prospérité.
Il faut être optimiste car la nouvelle génération est bien plus réceptive à ce message.