Le mot  » Restaurant  » secoue les marmites … regardons sous le couvercle ce qui mijote …

01 juin 2013
Catégorie : Brèves de Comptoir

Après l’appellation «  restaurant de qualité – fait maison « , c’est la question du moment : doit on conserver le mot  » Restaurant  » pour les établissements qui servent à manger de la nourriture qui n’est pas réalisée sur place. Tout cela est bien franco-français, ce brave JFK sur sa rubrique  » Tweet  » sur le Huffingtonpost s’emballe un peu avec quelques raccourcis sur le sujet. En quelques lignes tout y passe, Métro, William Saurin et même une belle Brochette de gargotiers voyous… Il se trouve que le mot – Restaurant – est universel, partout dans le monde il est utilisé pour désigner un endroit où l’on peut manger, la France fera t’elle exception ?

 Au fait … nos politiques n’ont-ils pas des problèmes plus importants à traiter, peut-être ne les ont-ils pas identifiés ? …

En ce début de WE, un peu d’humour avec le grand Louis De Funès ci-dessus et son Grand Restaurant…..

Le tweet de Jean-François Kahn – C’est quoi un restaurant ? Un décongélateur

Peut-on concevoir un café… où on ne servirait pas de café ? Un coiffeur qui ne traiterait que les perruques ? Un maroquinier qui ne vendrait que des sacs ou des valises en plastique ? Un poissonnier qui ne commercialiserait que des carrés Findus?

Non. Et c’est pourquoi – merci Monsieur Raffarin! – il a été décrété, en 1993, qu’on ne pourrait appeler boulangerie qu’un établissement où on pétrit la pâte pour produire du pain. Jusqu’ici, en effet, on pouvait se contenter de le décongeler après achat dans une officine adéquate.

Or, ce qui a été fait pour les boulangeries, plusieurs députés, en particulier l’UMP Daniel Fasquelle, ont proposé, par amendement, qu’on le fasse pour les restaurants. Car, aujourd’hui, vous pouvez acheter une baraque, vous fournir en plats tout faits et surgelés chez Métro ou Promo-Cash, ou même en conserve chez William Saurin, vous servez et vous vous intitulez « restaurant ». A la limite, pas besoin de cuisine. Ni de cuisinier.

L’idée est donc de réserver l’appellation « restaurant » aux seuls établissements qui fabriqueront eux-mêmes, avec des produits frais, au moins un tiers de leurs plats.

Eh bien, figurez-vous que six syndicats de restaurateurs, dont l’un regroupe une belle brochette de gargotiers voyous, viennent d’affirmer solennellement, chantage à l’emploi à l’appui, que réserver le label « artisan restaurateur » à ceux qui réalisent effectivement un minimum d’une cuisine à base de produits frais constituait une insupportable agression.

Réaction typique. Ces gens-là, j’en suis convaincu, ne sont pas les derniers à dénoncer les corporatismes syndicaux, le refus des réformes, les conservatismes catégoriels, l’immobilisme des fonctionnaires, etc… Mais, pas touche au droit, forcément sacré, à se déclarer « restaurateur » dès lors qu’on ouvre une boîte de Saupiquet.

La même remarque vaut pour ces pontes de la gastronomie et du bacchisme qui trouvaient sans doute normal qu’on privatise les autoroutes payées par les contribuables, dénoncent volontiers les méfaits de l’étatisme, mais s’indignent et hurlent à la braderie du patrimoine parce que l’Elysée a décidé de vendre, par mesure d’économie, quelques grandes bouteilles de sa cave. Saint Pétrus priez pour eux!

 

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