50 ans seraient nécessaires pour reconstituer les stocks de poissons mondiaux… encore faudrait il que la volonté soit forte
20 avr 2013
Catégorie : Presse & Médias, Produits Saison marché
D’après le Figaro, malgré les engagements de l’ONU de retrouver en 2015 un niveau de gestion durable, seul 1% des stocks de poissons surexploités avaient pu être repeuplés en 2010.
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Peut-on lutter contre l’épuisement des espèces de poissons ?
Selon les statistiques de la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), près de 30% des stocks sont surexploités, 57% sont à la limite supérieure et seulement 13% ne sont pas pleinement exploités. Dans une étude publiée par la revue Science, un équipe de chercheurs internationaux qui s’est penchée sur les statistiques concernant 153 espèces de poissons et invertébrés dans le monde, estime toutefois qu’il ne faut pas désespérer: «Si le rétablissement des espèces surexploitées est très lent et que la plupart restent en dessous des niveaux minimaux», le simple fait de diminuer fortement la pression peut permettre une amélioration rapide, expliquent-ils en substance.
Dans certains pays où des législations contraignantes ont été mises en place depuis plusieurs années, on peut voir des résultats. Aux États-Unis où la réglementation date de 1996 «les stocks de limandes qui étaient surexploités ont pu être reconstitués», précise ainsi l’auteur principal Philipp Neubauer, chercheur à l’université Rutgers dans le New Jersey (USA). Mais ce type d’exemple est encore trop rare. Lors du sommet de la terre de 2002, les Nations Unies avaient fixé 2015 comme devant être l’année de retour à des seuils de rendement durable. Or en 2010 «seul 1% des stocks de poissons surexploités avait pu être repeuplés» soulignent les auteurs.
«Une cinquantaine d’année»
«Le flétan de l’Atlantique fait partie de ces espèces que la surpêche à la fin du 19ème siècle a fait tomber à un niveau si bas qu’il ne s’est jamais remis. D’autant que le peu de spécimens qui restent sont pris dans les filets avec les autres espèces. S’il y avait une volonté afficher de remonter les stocks, «on estime qu’il faudrait une cinquantaine d’année» raconte Philipp Neubauer, mais cela signifierait un arrêt d’autres pêcheries.
Une incongruité en Europe où le sujet de la pêche reste extrêmement sensible. Au point que pour l’heure les pays n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur une politique commune. L’idée de retrouver un forme de gestion durable pour 2020 est toujours évoquée, mais pour plusieurs spécialistes cet objectif est irréalisable.