À Shanghai les poulets vivent en ce moment des jours difficiles
08 avr 2013
Catégorie : Presse & Médias
Shanghai en alerte face à la grippe aviaire
Quelque 20.000 volailles ont été abattues, mais l’épidémie s’étend autour de la métropole chinoise.
Aux grands maux les grands remèdes. La municipalité de Shanghaï veut réagir très fermement à l’apparition d’au moins trois nouveaux cas de grippe aviaire dans le delta du Yangtse ce week-end. Le virus a déjà fait six victimes sur les vingt personnes infectées dans la métropole chinoise et les provinces voisines.
Les autorités locales ont pris une batterie de mesures pour circonscrire le virus, alors que le pouvoir est particulièrement sensible aux risques d’épidémies depuis la crise du sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait paralysé le pays pendant plusieurs mois début 2003. Le poumon économique de la Chine ne veut pas mettre en péril sa croissance.
La municipalité a d’abord fait fermer les marchés aux volailles et ordonné l’abattage de plus de 20.000 volatiles. Nankin et Hangzhou, capitales des provinces voisines du Jiangsu et du Zhejiang, ont également imposé la fermeture des étals de volailles vivantes.
Un virus très discret
Ce week-end, la vente d’oiseaux sauvages comme animaux de compagnie, très prisés en Chine, a été interdite à Shanghaï et les pigeons voyageurs réduits au confinement. Cette dernière mesure peut paraître désuète dans le pays qui abrite la première population d’internautes avec 450 millions de connectés, mais concerne deux millions d’oiseaux.
Les écoles sont également sur le pied de guerre, après l’appel des autorités «à protéger la santé et la sécurité des élèves». Des opérations de désinfection ont été menées dans la plupart des établissements et des circulaires appellent les parents à la prudence.
Le nombre de victimes est encore limité et aucune transmission d’homme à homme n’a été rapportée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) restait d’ailleurs mesurée la semaine dernière, écartant le risque d’une pandémie. Mais la discrétion du virus inquiète les experts. «À la différence du H5N1, qui tuait les poulets à une large échelle, avec ce virus nous n’avons pas immédiatement d’alarme signalant l’infection, si bien que les fermiers ne sont pas au courant que le virus peut être présent sur des animaux apparemment en bonne santé», explique dans un communiqué Juan Lubroth, responsable des services vétérinaires de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation.
Marqué par les reproches de l’opinion publique et de la communauté internationale pour son opacité lors de la crise du sras, Pékin paraît décidé à informer autant que possible. «La Chine a retenu la leçon du passé. La réponse du gouvernement est totalement différente de ce qu’elle était il y a dix ans», promet Wang Yukai, professeur à la Chinese Academy of Governance, l’ENA chinoise, dans les colonnes du très officiel China Daily.
Le récent scandale des 16.000 porcs noyés dans la rivière du Huangpu, à l’entrée de Shanghaï, et dont la cause n’a officiellement toujours pas été trouvée, a toutefois laissé la population sceptique sur ces efforts de transparence.
Source : Le Figaro