Redonnez nous ENVIE … !

28 mar 2013
Catégorie : Presse & Médias

Moins 15, – 20, – 30 % les chiffres qui circulent dans le milieu de la restauration sont affolants en ce début d’année 2013… Alors que les chiffres officiels confirment une baisse d’activité de – 2 % sur 2012, la dégringolade s’est imposée dès le dernier trimestre 2012.

La chute des chiffres d’affaires depuis le début de l’année dans les restaurants est assez faramineuse. De mémoire de chef c’est du jamais vu, en tout cas en province la vie est au ralenti. Une baisse d’activité annoncée depuis quelques mois qui confirme la tendance de récession. La restauration s’avère être un bon thermomètre de l’état d’esprit des consommateurs.

La population est en attente… en attente de croire à nouveau en l’avenir, en attente de reprendre confiance, en attente d’être rassurée par nos dirigeants, en attente de mieux vivre, en attente de sentir que les vrais problèmes soient traités… bien au delà des problèmes sociétaux qui ne sont là que pour noyer le poisson.

La relance économique promise n’est toujours pas là et n’est pas prête de revenir surtout dans le contexte actuel de doute. Faute de visibilité, l’envie d’investir fait défaut, et sans ce moteur de l’économie, l’emploi ne repartira pas. C’est donc très mauvais pour la consommation qui ne reprendra pas si on continue à autant ponctionner financièrement les Français. Actuellement c’est essentiellement la clientèle étrangère qui permet de maintenir l’activité dans les restaurants haut de gamme.

Deux facteurs agissent encore comme amortisseurs à la crise, l’importance des prestations sociales et le taux d’épargne élevé des ménages français, mais pour combien de temps encore ? Cela est déjà insuffisant pour maintenir le pouvoir d’achat et ré-activer la relance, d’autant que les Français commencent à puiser dans leurs bas de laine.

Pour relancer la machine, il faudrait que les entreprises investissent, ce sont les entrepreneurs qui créent les emplois qui durent, et non pas un État qui assiste et subventionne.

Faute de commandes ( notamment dans l’industrie et l’immobilier ) c’est toute l’activité économique qui est en peine. Projets remis à plus tard ou abandonnés, réduction drastique des équipes et des dépenses, annulation d’événement commerciaux, réduction des frais de représentations, les réactions en chaine se succèdent, c’est un cercle vicieux, le marché de la restauration se dégrade.

Au bout de cette réaction en chaîne, beaucoup d’entreprises mettent la clé sous la porte. Les chiffres du chômage s’alourdissent sans cesse depuis plus de 20 mois, certains mois 1000 chômeurs sont produits, les entreprises n’investissent plus assez donc conséquence : pas d’emplois nouveaux.

Dans la restauration, l’érosion des marges de nos entreprises, la baisse des dépenses de clients, poussent les entrepreneurs à retarder les investissements, à couper au maximum dans les frais, à ne plus embaucher lors des départs volontaires. C’est le cas pour beaucoup de chefs propriétaires qui ne pensent qu’à couper dans leurs équipes, changer de formule ( se limiter à des menus du marché par exemple ), réduire leurs cartes, limiter les offres, réduire les stocks dans les caves… Chose inhabituelle et totalement nouvelle, les CV et demandes d’emploies recommencent à arriver dans les boîtes aux lettres des hôtels et restaurants.

L’optimisme du gouvernement et l’appel à la solidarité du Premier Ministre n’y fera rien, il est trop tard, la stygmatisation des patrons, la pression fiscale, l’accentuation des contrôles de tout genre, la pression des banques, le besoin de faire rentrer des fonds à tout prix pour les finances publiques, la pression des organismes sociaux, les prud’hommes…. Tout est fait dans ce pays pour décourager les entrepreneurs de lancer de nouveaux projets, un entrepreneur est comme un chef d’orchestre c’est lui qui donne le tempo mais son énergie pour créer et diriger ne peut se déclencher sans motivation.

Les déclarations insupportables sur les patrons que l’on considère comme des voyous, l’imposition à 75 %, les retours en arrières sur une croissance à 3 %, sur la baisse du chômage, sur la relance économique, ont fait beaucoup de dégâts, le mal est fait. Beaucoup d’entrepreneurs ont décidé de lever le pied, trop d’efforts pour si peu de récompenses.

À Montpellier, les projets de développement des frères Pourcel sont repartis aux placards, inutile de se lancer sur des investissements lourds alors que la rentabilité n’est plus au rendez-vous, un besoin de tout repenser s’impose, le secteur est en pleine mutation, les modes de consommations changent.

Les mesures destinées à créer un «choc de croissance» n’intéressent que très peu les entrepreneurs en tout cas pas dans le secteur de la restauration, pas adapté, trop compliqué, des usines à gaz peu accessible aux PME alors que se sont elles les véritables pourvoyeuses d’emplois dans le tissu économique.

Les investissements ne sont pas qu’une question d’argent, encore faut-il disposer de croissance et de marchés porteurs pour les faire fructifier. Le volontarisme devient plat par ras-le-bol, alors qu’il s’agirait maintenant de préparer l’activité de demain, celle de la reprise, mais même si les entrepreneurs aiment la France, ils n’ont plus envie.

C’est la – dynamique – qui fait défaut de même que  – l’envie de produire et construire dans l’Hexagone – deux facteurs sans lesquels l’investissement ne peut repartir.

Ce n’est plus alors une affaire de finance, mais de visibilité, de confiance, de perspectives d’avenir.

Redonnez nous envie !!!

 

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Un commentaire pour “Redonnez nous ENVIE … !”

  1. Claire

    29. mar, 2013

    Et pourtant les opportunités sont là (grace à internet en particulier) – et la gourmandise ne fait pas défaut ! Haut les coeurs !

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