Les pommes de terre frites… sont-elles d’origine belge ou française ?
29 déc 2012
Catégorie : Pour le Fun, Produits Saison marché
Les uns affirment qu’elle est née sur un pont de Paris, les autres sur les bords de la Meuse… Français et Belges revendiquent la paternité de la frite, ce plat emblématique dont les origines plongent dans la culture populaire des deux pays.
« La frite est une fille de la cuisine de rue, de basse extraction. C’est pour cela qu’il est difficile d’établir son certificat de naissance », explique l’historienne française Madeleine Ferrière.
Le mystère des origines du bâtonnet de pomme de terre trempé dans l’huile bouillante intrigue les spécialistes de la gastronomie, en particulier en Belgique où la frite fait partie du patrimoine national.
Les Belges adorent les frites, mais il n’y a eu aucune recherche scientifique sérieuse sur ce sujet jusqu’à récemment, un débat sur « les origines de la frite » s’est même récemment tenu à Bruxelles en clôture de l’année de la gastronomie.
Ce flou historique a permis à de multiples hypothèses, voire de légendes, de prospérer. En France, est ainsi défendue la « pomme frite Pont-Neuf », qui aurait été inventée par des marchands ambulants sur le plus vieux pont de Paris au lendemain de la Révolution de 1789. Ils proposaient de la friture, des marrons chauds et des tranches de patate rissolées. Cette thèse a longtemps été en vogue, notamment auprès des écrivains. Mais pour la pomme Pont-Neuf, la pomme de terre est taillée épaisse et plutôt de grande taille, alors que la frite commune est plutôt fine et longue.
Mais pour certains Belges, la frite serait née à Namur, dans le sud du pays. Ses habitants avaient l’habitude de pêcher dans la Meuse du menu fretin et de le faire frire. Ce qui fut impossible lorsque la rivière gela lors d’un hiver particulièrement rigoureux au milieu du XVIIe siècle. À la place, ils découpèrent des pommes de terre en forme de petits poissons, mais cette version semble peu vraisemblable.
Les Français et les Belges ont donc choisi des voies différentes. Pour les premiers, la frite accompagne une viande, normalement un steak, alors que les Belges mangent souvent les frites seules, accompagnées de moules ou d’une sauce.
Les Belges ont fait de la frite un produit noble, pas un simple légume, et surtout, ils maîtrisent mieux que quiconque l’art de la double cuisson, afin qu’elles soient dorées et croustillantes, affirme un chef.
Si les Français piquent la frite avec une fourchette dans leur assiette, au restaurant ou à la maison, les Belges préfèrent nettement la manger avec les doigts, à n’importe quelle heure.
En Belgique, il y a plus de 5 000 friteries (baraques à frites) et plus de 90 % des Belges y vont au moins une fois par an, sur les places, le long des boulevards ou devant les gares de Wallonie comme de Flandre.
En France, les baraques à frites ont totalement disparu. Pour trouver des frites en vente dans les rues, il vous faut franchir les portes d’un fastfood, d’ailleurs le « french fries » de Mc Donald’s est devenu un best off mondial. À tel point qu’elle est devenue une référence et que les frites maison faites dans la poêle ne plaisent pas aux d’jeuns !
madeleine ferrieres
14. jan, 2013
bonjour
puisque vous me citez, permettez-moi quelques precisions:
– je ne suis ni belge, ni parisienne, j’habite l’Herault… ce qui m’a permis d’etre totalement neutre dans le debat!
– la frite fait aussi partie de notre patrimoine culinaire (souvent symbolisé par le bifteck-pommes frites), m^me si notre « culture » de la frite est differente de celle des Belges.
cordialement
MF
Friterie
25. déc, 2013
Très bonne question.
La frite reste néanmoins une grande spécialité belge.