Une soirée au Mama Shelter de Marseille
24 sept 2012
Catégorie : Bonnes adresses
À l’heure où Marseille défraye la chronique, j’ai décidé de flirter avec les quartiers nord de la ville et de me rendre au Mama Shelter. Le Mama Shelter, c’est certainement un de mes endroits préféré à Paris, totalement décalé, résolument bobo, mais absolument génial… La force de cet endroit, c’est d’être un hôtel doublé d’un restaurant, loin du centre ville chic de la capitale, mais qui attire le Tout-Paris branché.
Devant le succès à Paris, Mama Shelter s’est aventuré à poser un premier pas en province, dans une grande ville, pas n’importe laquelle, la deuxième de France, Marseille. Vous prenez la même recette que le premier et vous la déclinez dans les mêmes codes. D’abord, les mêmes propriétaires, la famille Trigano, le même designer et associé également, Philippe Starck, le même chef qui signe les cartes, Alain Senderens, la même idée de choisir un quartier un peu oublié du centre ville, le même principe d’y trouver des chambres à prix accessibles, de petites tailles mais avec tout le confort requis pour être indépendant.
Ouvert il y a quelques mois à Marseille (avril 2012), ce sont maintenant des villes comme Lyon ou Bordeaux qui verront naître un « Mama Shelter » dans les prochains mois. Quant à l’étranger, c’est Istanbul qui est en prévision et Los Angeles qui est évoqué.
Revenons à Marseille, munissez-vous absolument d’un GPS pour vous y rendre en voiture, surtout pour emprunter les dernières petites rues qui vous amènent jusqu’à l’hôtel, sans quoi, entre les sens uniques et les travaux en ville, vous risquez de louper l’heure du dîner. Vous arrivez donc au cœur de Marseille, proche de tout, mais aussi loin de tout repère, mais où est donc Notre-Dame de la Garde, et le Vieux Port il est vers où ?… Ne cherchez pas, vous êtes dans le quartier de la scène » Arty » de la ville, c’est underground, mais c’est ici que la ville bouge !
Finalement, nous sommes arrivés au Mama Shelter et heureux d’y être enfin.
Dès l’entrée, nous retrouvons les codes du Mama Shelter Paris, la signature décalée de Philippe Starck, design urbain et mélange des genres, clin d’œil et messages au deuxième degré. Tout de suite, on s’y sent bien. Si on aime le Mama à Paris, on aimera forcément le Mama à Marseille… Je dirais que l’on ne vient pas là par hasard…
Dès l’entrée vous arrivez à la réception, derrière la banque d’accueil le personnel en tablier bleu, d’un côté vous pouvez accéder au restaurant, de l’autre vous avez les ascenseurs qui vous mènent aux chambres. Vitrines/boutiques à l’entrée, murs et plafonds dessinés, ambiance chaleureuse et décontractée. Le personnel est très prévenant, les réservations faites sur le net reprennent toutes les demandes en compte, la remise des clés des chambres est rapide et facile.
Les chambres sont très confortables malgré le côté spartiate. Le lit est posé au centre de la pièce principale, assez élevé par rapport à un lit normal, il est l’attraction de la pièce. La tête de lit qui s’éclaire forme un bureau à l’arrière, deux miroirs rétro-éclairés de chaque côté du lit donnent une impression de grandeur. Les chambres sont équipées d’écrans plats MAC, depuis la télécommande vous avez accès à tous les services de l’hôtel.
Mur de béton brut, couleurs douces, sol fait de dalles plastiques signées Starck, coin cuisine et salle de bain avec douche à l’italienne, rien ne manque pour passer une bonne soirée à des prix imbattables, puisque moins de 90 euros la chambre. On regrettera la mauvaise isolation des menuiseries donnant sur la rue, on a vraiment l’impression que les fenêtres sont ouvertes sur la rue, d’autant que la clientèle du restaurant sort fumer au-dehors, côté rue, et prolongent les conversations entamées à l’intérieur.
Au rez-de-chaussée, vous pénètrerez dans le restaurant par la partie bar, un clin d’œil à la mer avec les bouées multicolores suspendues au-dessus du comptoir rétro-éclairé. Dès le début de soirée, le comptoir fait le plein, on y attend sa table ou ses invités.
Même principe qu’à Paris pour le restaurant, les cuisines sont ouvertes vers la salle de restaurant, au-dessus du passe-plats, de nombreux ustensiles de cuisine sont suspendus. En cuisine, le chef c’est Jérôme Banctel, la carte est signée comme à Paris par le chef Alain Senderens, elle est simple et efficace. Les entrées vont de 8 à 15 euros, les plats de 14 à 26 euros, avec par exemple en entrée la – salade de chou rouge et boeuf façon thaïe 12 € – ou – gaspacho andalous 6 € – en plats – Filet de daurade snacké, tagliatelle de courgettes à la fleur de thym 22 € – ou – Bavette Angus à la plancha, sauce diable, frites maison 25 € – les légumes sont en supplément à 5 €. C’était très bon, goûteux et les cuissons parfaites.
À l’entrée, une scène qui ressemble à un grand placard où sont à disposition des musiciens, les instruments de musique, tout le matériel pour improviser un live…
Le service est dynamique et convivial et d’une grande efficacité. Dommage qu’il n’y ait pas une personne qui fasse un peu le lien avec la clientèle et qui transmette un supplément d’âme à l’endroit. On a l’impression que l’endroit a déjà ses habitués et qu’ils comptent plus que les autres clients.
La carte des desserts est très sympa, on y trouve son bonheur comme par exemple avec – la pêche pochée granité verveine 7 € -
À partir de 22 heures, la terrasse extérieure et le bar extérieur sont totalement fermés à la clientèle, il semblerait que les voisins voient d’un mauvais œil les nuisances causées par l’endroit. À Paris, la terrasse extérieure est un des atouts du restaurant, ici, les fumeurs sont obligés de rejoindre la rue en milieu de soirée… Pas facile de s’intégrer en centre ville !
Pour tout dire, nous y avons passé une très belle soirée, et le rapport qualité/prix est excellent, et si vous passez par Marseille arrêtez-vous y…