Ça chauffe du côté des paillotes sur la côte méditerranéenne…
17 juil 2012
Catégorie : Brèves de Comptoir
Paillotes : les soirées dans le collimateur de la Préfecture
En février, la chambre régionale des comptes avait déjà pointé l’activité non autorisée de discothèque dans les paillotes.
La préfecture vient d’en rajouter une couche sur ces soirées qui rassemblent des milliers d’estivants sur la plage. Dans une lettre adressée fin juin aux maires du littoral héraultais, l’État leur adresse une mise en garde. Sévère.
« Les manifestations qui peuvent rassembler plusieurs milliers de personnes, au-delà des capacités d’accueil, sont proscrites », rappelle le courrier en soulignant le risque de « troubles à l’ordre public et d’accidents » dont les élus seraient pénalement responsables. Bigre ! D’où vient ce coup de chaud préfectoral en début d’été ? Ceci, alors que les soirées prolifèrent depuis des années sans incident notable à déplorer ?
« Il était nécessaire de rappeler aux maires qu’il y a un régime spécial car il s’agit du domaine public maritime et de plus en plus de grosses soirées sont organisées. Mais il y a des règles, seules les activités liées au bord de mer sont tolérées », justifie Nicolas Honoré, le directeur de cabinet du préfet.
« Il faut bien amuser les gens »
Soit, grosso modo, la location de pédalo et la restauration rapide mais pas les soirées festives, avec DJ, feux d’artifice et parfois un prix d’entrée, sans accès libre à la mer, ce qui est interdit.
La préfecture a déjà en ligne de mire certains événements, surtout à Sète, où plusieurs organisateurs ont été avertis et le maire prêt au combat. Mais Nicolas Honoré joue pourtant l’apaisement : « Il n’y a pas que Sète, notre rappel s’adresse à tous les maires du littoral. Nous ne sommes pas dans une démarche répressive mais plutôt de discussion. »
Joël Ortiz, de la Voile bleue. La pilule est dure à avaler pour les plages privées qui, pour certaines, ont bâti leur réputation sur ces animations. Ainsi la Voile bleue, au Grand-Travers, depuis quinze ans et dont la soirée blanche est un rendez-vous prisé de l’été : « Il faut bien amuser les gens. On n’est pas à Ibiza et on ne dérange pas grand monde à part les poissons, s’étonne Joël Ortiz, le gérant. On essaie d’être pro, de faire de belles choses. Les plages font parties du tourisme, participent à l’économie, mais si on veut en faire un no man’s land… »
Son maire de tutelle, Stéphan Rossignol, n’entend pas faire annuler de soirées. Mais il reste vigilant et a convoqué tous les gérants pour leur signifier l’avertissement du préfet. « Si une plage rencontre des problèmes, j’annulerai ses soirées, ils le savent, il faut éviter toutes nuisances en terme environnemental et sonores, indique l’élu. Mais La Grande-Motte a des références en terme de plage, de soirée et d’image, ça attire beaucoup de monde et je tiens à maintenir cette qualité. »