MAD à Copenhague… apprendre à se nourrir différemment et préserver la planète !
06 juil 2012
Catégorie : Chefs, Events & Party, Tendances
Un peu plus de 500 personnes provenant de 29 pays se sont réunies pendant deux jours à la fin du week-end dernier à Copenhague, au Danemark, autour du Chef René Redzepi pour le MAD.
Le MAD, nourriture en danois, se penche sur notre planète…
De nombreux chefs étaient réunis dont notamment, les David Chang, Wylie Dufresne, Ferran Adrià, Dan Barber, Fergus Henderson… autant dire l’élite de la cuisine d’avant-garde dont tout le monde parle en ce moment. Des chefs, oui, mais pas seulement, aussi des historiens, des sociologues, des ethnologues, des pêcheurs, des fermiers… Le symposium a été organisé pour la deuxième année pour réfléchir au « comment sortir la nourriture de la cuisine, en faire un objet de réflexion publique beaucoup plus vaste que des recettes ».
« Si un poisson est sur le point de disparaître, doit-on le cuisiner ? Voilà le genre de questions que les chefs doivent se poser et sur lesquelles il faut s’éduquer », explique le chef danois René Redzepi, instigateur de l’événement.
De nombreux thèmes furent abordés comme par exemple :
– Cette conférencière du Zimbabwe est là pour parler des défis de la faim et des orphelins du sida dans son pays, ainsi que pour expliquer comment elle s’est sortie de la misère en se lançant dans la culture de champignons.
– Ce pêcheur d’oursins écossais raconte comment il voit les effets des changements climatiques à des dizaines de mètres au fond des eaux glacées de la mer du Nord.
Nous avons assisté à la réflexion de deux jeunes chercheurs du Nordic Food Lab qui ont exposé sur le thème du « goût et du dégoût », ils ont d’ailleurs amené avec eux des larves, des fourmis et toute sorte de nourriture bonne pour la santé mais difficilement consommable. Nous devons apprendre à affronter nos réflexes devant toutes sortes de produits, notamment les insectes. Et pas seulement parce qu’il faut trouver comment nourrir la planète, mais aussi parce que beaucoup de ressources s’épuisent..
Nous y apprenons que 60 % des calories consommées sur terre proviennent de quatre aliments seulement – blé, maïs, pomme de terre et riz.
Cette volonté d’explorer ailleurs que dans nos supermarchés et nos frigos traditionnels est cruciale pour l’avenir, affirme une journaliste. L’agriculture, dresser la nature pour qu’elle nous nourrisse, est arrivée à une sorte d’impasse, les terres sont appauvries, l’industrialisation pose des défis à la santé, la population continue de croître. L’appauvrissement des sols modifie le goût des végétaux, en commençant par le blé dont on fait nos pains, la cuisine devra s’adapter.
Autant de débats qu’il est temps d’aborder, les chefs veulent faire partie des habitants de nos sociétés modernes qui feront prendre conscience de la nécessité de préserver ce que nous fournit la planète. Ce n’est finalement plus une tendance ou une mode, mais une question de survie des générations futures.