À Shanghai, cuisine italienne version Bombana
22 juin 2012
Catégorie : Bonnes adresses, Chefs
Vous connaissiez peut-être le restaurant italien qui a trois étoiles à Hong Kong, dont le chef s’appelle Umberto Bombana, et bien pas moi… Voilà quelques temps que l’on m’en parle, enfin surtout depuis qu’il est installé à Shanghai.
En effet, le chef Bombana a ouvert sa table à Shanghai depuis quelques mois, une table qui se veut être une des meilleures de Shanghai, c’est certainement en tout cas une appréciation qu’aurait pu valider le guide Michelin Asie s’il s’était penché sur cette ville… Mais il faut dire que certains grands noms incontournables du guide rouge ne sont pas installés dans la ville… donc pour l’instant pas de classement du guide sur la Chine populaire…
Quoi qu’il en soit, la meilleure façon de juger une table c’est de s’y rendre pour dîner, inutile de tenir compte des » on dit « , passons donc à table puis régalons-nous avant tout. Le restaurant s’appelle » 8 ½ Otto E Mezzo Bombana « , en fait, enseigne identique à celle de Hong Kong.
J’imagine que le nom veut dire quelque chose » 8 ½ Otto E Mezzo Bombana « , personne ne m’a trop expliqué sur place. Il faut dire qu‘avec mon anglais plus qu’approximatif, je ne suis pas sûr que j’aurais compris. Une chose est précisée partout » Restaurant & Cocktail Bar Shanghai « , donc déjà, ça situe où nous sommes.
À Hong Kong, le restaurant fait le buzz et remporte tous les succès bien au-delà des autres grandes tables. Il semblerait que sur place tombent les plus grandes bouteilles et que les additions les plus flambantes de la ville sont faites… encore une légende ?
La salle de restaurant principale au plafond bling-bling…
À Shanghai, il faudra vous rendre sur le Bund pour y accéder, vous contournerez le luxueux hôtel Péninsula et vous pénètrerez juste à l’arrière, dans la ruelle flambant neuve où ont été reconstruites des habitations traditionnelles certainement détruites auparavant. Shanghai est comme ça, on détruit tout ce qui est traditionnel et authentique pour construire des immeubles et lorsque l’on veut faire luxueux et original, on reconstruit du traditionnel… Nous voilà donc dans Yuanmingyuan Lu, une nouvelle rue très chic de la ville, vous pénètrerez au N° 169, vieilles briques, boiseries, lumières tamisées, carrelage haut de gamme, environnement très calme. Le gardien de l’immeuble vous indique que le restaurant Otto Mezzo se trouve au 6e étage.
Sur place, ambiance très chic, le restaurant semble de petite taille, une étroite et longue terrasse le longe, depuis là vous pouvez admirer le les illuminations du Bund et les immeubles tous aussi hauts et design les uns que les autres. À l’intérieur de la salle, une grande vitrine exposant des produits italiens, quelques jambons y pendent, du fromage y repose, et puis du vin, beaucoup de vin. Cette fait face à trois tables et sépare deux petites salles de restaurant. Surpris, on y voit finalement peu de tables, et on a l’impression que le restaurant n’est pas très grand, mais à y regarder de plus près, on y décerne pas mal d’occupation dans le service… En fait, de nombreux salons privés très appréciés par les Chinois finissent de remplir l’espace du grand bâtiment.
Service assez classieux, les maîtres d’hôtel sont nombreux et très distingués même si un temps soit peu empressés, il faut dire que l’on a l’impression d’être dans un restaurant d’hôtel, pas vraiment d’âme, mais très luxueux… Le plafond sculpté de pièces de métal chromé dénote avec le côté jambon suspendu qui pourrait donner un esprit bistrot. L’ensemble est de bon goût et tout à fait en adéquation avec la clientèle très élégante qui fréquente l’endroit. Le service est attentif et sympathique, la carte est bien présentée, les prix sont raisonnables, un panier de plusieurs pains servis chauds est proposé, une coupelle est garnie d’huiles d’olive, de même qu’une autre d’un vieux balsamique. Le pain, l’huile et le vinaigre, sont une vraie gourmandise.
Le choix des plats est fait, la carte est assez courte et totalement cohérente avec une offre de cuisine italienne, d’une simplicité presque déroutante. Notre choix, raviolis de buratta, pâtes au fruits de mer, pièce de cochon à la peau croustillante, pigeon aux truffes, pour le dessert ce sera tarte fine aux pommes, le tiramisu étant épuisé.
Le poulet rôti en amuse-bouche.
Un amuse-bouche est servi rapidement, deux lamelles de poulet rôti accompagnées d’une salade et de quelques cerneaux de noix hachés – c’est bon -. Viendront ensuite les plats, les pâtes dans lesquelles on retrouve des morceaux de coquillages, que nous n’arrivons pas à identifier, de mon côté 5 raviolis mêlés de sauce tomate, de mini tomates, de quelques olives, et il semble, une purée d’artichauts au fond. Le porc à la peau croustillante est servi sur une fine purée, quelques légumes alignés sur le côté, le porc est confit, la peau superbement croquante, l’ensemble est évidemment un peu gras. Les filets de pigeon sont étonnamment taillés en deux dans l’épaisseur puis poêlés tourne et retourne, ce qui le rend un peu banal, en fait on ne retrouve pas l’épaisseur du filet qui rend en général le pigeon très goûteux. Une sauce aux truffes relève le tout, quelques légumes garnissent aussi le côté de l’assiette.
Les raviolis de Buratta.
Les pâtes aux fruits de mer et le porc caramélisé.
Le pigeon aux truffes.
Pour le dessert, une fine tarte aux pommes de bonne augure sur un biscuit sablé, la glace est servie à côté, quelques pommes au caramel sur les côtés, c’est bien présenté, et encore une fois c’est bon, quelques mignardises arrivent sur table, dont une en total décalage avec le reste de la cuisine puisqu’elle fait appel à quelques techniques de cuisine moléculaire.
La fine tarte aux pommes et les mignardises.
C’est une cuisine simple que sert le chef Bombana, très simple même, de bons produits, une carte de vins exceptionnelle, ça correspond bien à un très bon restaurant italien avec un niveau de service assez élevé, de quoi ravir la clientèle huppée chinoise et hong konguaise… et des prix raisonnables, ce qui est assez rare pour un bel établissement à Shanghai.
Ce soir-là, je finis tard la soirée après avoir rejoint, en face du restaurant, les terrasses sur le toit du Peninsula où se déroulait une grosse soirée lounge mis en place par Mathia, le créateur des soirées au » Sugar by Maison Pourcel « .