René Redzepi » Héros Locavore » pour le Time
17 mar 2012
Catégorie : Chefs, Presse & Médias
Le chef René Redzepi fait la une et la couverture de Time Magazine en Europe et en Asie, quand aux Etats-Unis son édition consacre un bel article au chef danois sous la plume de Lisa Abend. Le Time proclame le chef Redzepi « Héros Locavore » (Locavore est un mouvement prônant la consommation de nourriture produite dans un rayon allant de 100 à 250 kilomètres maximum autour de son domicile), sa quête pour développer un type de cuisine nordique et sa philosophie prônée dans son restaurant de Copenhague, le Noma, ont fait de lui le meilleur chef du monde après Ferran Adrià et son restaurant El Bulli.
L’article est intéressant dans son analyse du phénomène, faisant apparaître les critiques d’une certaine presse qui pense que sa cuisine se renferme trop sur une image trompeuse de la cuisine danoise usant même du terme de « fascisme culinaire ». N’utilisant pas d’ingrédients venant de l’étranger, le chef affirme être fier de sa nation et essayer de développer une cuisine qui n’existait pas historiquement dans le pays.
Alors que Noma est considéré comme le meilleur au monde, les inspecteurs du guide Michelin estiment eux qu’il ne mérite toujours pas trois étoiles. En effet, dans la dernière édition du Michelin Guide, Main Cities of Europe 2012, le très couru restaurant du chef René Redzepi à Copenhague n’a pas obtenu de troisième étoile pour la deuxième année consécutive, ce que certains qualifient de camouflet.
Pour le World’s 50 Best Restaurants, le jeune chef danois, qui s’est fait connaître en tant que pionnier dans l’art de sillonner la campagne pour amasser les plantes sauvages et les herbes qui sont à la base de sa cuisine, est un vrai artiste. Noma occupe d’ailleurs la première place de ce classement depuis deux ans.
En revanche, le dernier guide Michelin n’a toujours pas accordé à René Redzepi le statut de chef trois étoiles. Dans une interview avec Bloomberg, la rédactrice en chef du Michelin se justifie en précisant que Noma a été évalué au regard des autres grands restaurants mondiaux. » Nous étions l’un des premiers guides à reconnaître Noma et le talent de René Redzepi « , s’est défendue Rebecca Burr, la rédactrice en chef du guide. « Mais Noma est comparé aux autres restaurants de par le monde. Nous y sommes allés cette année, j’y suis moi-même allée et nous sommes sûrs de notre décision. » Comme souvent chez Michelin, l’étoile suprême arrivera lorsque le train sera passé !
Jean-Louis
17. mar, 2012
Bonjour,
Je peux comprendre votre manque d’objectivité contre Michelin, (je n’ai pas dit honnêteté) moi-même ne suis pas fan, mais sur le point de Noma j’arrive enfin à percevoir leurs critères. Je ne peux juger cet établissement, qui déjà avec deux étoiles est au top, mais il y a une tendance dans la cuisine comme dans l’économie que me dépasse aujourd’hui. En économie,L’Amérique depuis 50 ans, le Japon il y a 20 ans, l’Angleterre et l’ Irlande il y a a 10 ans, la Scandinavie et l’Allemagne aujourd’hui sont devenues des références à la mode ( et dans un domaine sérieux), en cuisine idem la France depuis l’éternité, puis le Japon, ensuite les meilleurs l’Espagne maintenant les pays scandinaves, mais vous n’êtes-vous pas un peu fatigués de participer à cette grossière mascarade, je ne pense que votre établissement Le Jardin ,soit devenu has-been ces cinq dernières années même si la multitude de vos affaires a pu porter préjudice aux yeux de certains, de la même façon comment se gosser d’un Noma, sur l’image de produits du jardin au Danemark?? Du coup, le chimiste Ferran, veut s’habiller de vert…mais stop, que chacun fasse la cuisine qui lui ressemble et conserve son identité, au moins le client choisira avec objectivité. A l’heure des réseaux sociaux et de l’internet, les buzz desservent les chefs, David Toutain, grand cuisiner, a commencé à lasser amateurs et guide à cause des bloggeurs qui parlaient de lui 1000 fois par mois, alors que sa cuisine ne peut être remise en cause. Alors, de grâce ne participez pas avec votre blog d’excellence à rentrer dans cette spirale.
jacques
17. mar, 2012
Concernant Michelin, ce n’est pas une finalité d’obtenir des étoiles, et loin de moi de calculer en étoile la valeur d’un établissement. Ce système de notation est dépassé, d’autant qu’il a était totalement biaisé durant les six dernières années par des réseaux d’influences. Quoi qu’il en soit sur le blog, nous avons pour habitude de ne pas juger, par contre nous nous faisons l’échos des tendances et des informations qui circulent sur la toile. Résolument il se passe quelque chose au Noma, un mouvement se crée, et des codes tombent. L’assiette est parfaite, et la démarche est actuelle et innovante. La salle est pleine et les gastronomes du monde entier rêvent de partager l’expérience, c’est à ce moment là qu’il faut saluer un savoir faire et une liberté de création… On s’emmerde tellement dans beaucoup de trois étoiles qui sont à moitié vides… Il faut juger au delà de l’assiette.
Jacques Pourcel
Jean-Louis
17. mar, 2012
Merci de votre réponse, je comprends vos arguments, j’aurais aimé simplement que vous compreniez que je ne conteste pas Noma, que je ne suis également pas fan des trois étoiles trop manucurés et sans émotion, mais que le côté tendance sans fonds me gêne. J’ai et je reste un fan de Michel Bras, donc je peux comprendre Noma, mais le mouvement Noma du nature est à l’opposé de votre catalan favori, alors je m’interroge. Faut-il tous les ans abandonner ses valeurs et systématiquement copier les autres pour être reconnus. Connaissant votre talent cuisinier et votre savoir-faire hors de l’assiette, ce n’est pas en mettant Lady GAGA en entrée que votre talent sera plus grand, mais effectivement vous remplirez votre établissement, est-ce la solution pour juger au-delà de l’assiette ? amicalement gourmand.
jacques
18. mar, 2012
L’analyse est bonne aussi vu sous cet angle. Mais une bonne table aujourd’hui c’est aussi une démarche intellectuelle, celle d’un chef qui vous raconte une histoire, la sienne au travers de l’assiette, mais aussi de son univers. Et lorsque cette histoire vous transporte ailleurs le temps d’un repas, et bien pour moi c’est gagné. Michel Bras raconte son histoire, son terroir, sa famille, même Paul Bocuse vous raconte son histoire, sa maison musée… A ce moment là on peux aimer ou ne pas aimer la cuisine mais elle fait partie du voyage… :-))
JP
Jean-Louis
19. mar, 2012
Ok aussi avec votre point de vue, quand l’histoire est belle et donne du sens au travail, mais s’inventer des histoires pour une politique de marketing ???? Bref, on ne va pas passer le réveillon, là dessus et serais fier d’en discuter avec vous lors d’un prochain passage dans votre maison.
Amicalement