Après le G8 & le G20 des chefs d’États… voici le G9 des chefs de cuisine !
21 sept 2011
Catégorie : Chefs, Pour le Fun
Non, vous ne reconnaîtrez pas sur la photo Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Barack Obama ou Silvio Berlusconi, pas de manifestation autour ou de sécurité renforcée ! Ce ne sont pas des chefs d’États mais tous des chefs de cuisine… Alors, vous allez penser » mais que font-ils là ? « … la réponse ci-dessous !
Mistura 2011, c’est un festival de cuisine qui réunit des chefs venus des 4 coins du monde et qui se déroule chaque année à Lima au Pérou. Cette 4e édition gastronomiaycia fut l’événement gastronomique le plus important d’Amérique du Sud, et maintenant avec une audience mondiale. Il s’est déroulé du 9 au 18 septembre à Lima et étaient présents les chefs : Heston Blumenthal, Michel Bras (seul chef français du groupe), Gaston Acurio, Massimo Bottura, Dan Barber, Yukio Hattori, Alex Atala, René Redzepi et le Président Ferran Adrià.
L’Amérique latine fait des progrès permanents dans sa production alimentaire, elle participe au foisonnement créatif de la cuisine contemporaine spécialement dynamique dans la mouvance hispanisante.
À cette occasion, ces 9 grands chefs ont élaboré la » Déclaration de Lima » qui ambitionne d’unir tous les cuisiniers du monde. Ils prennent une position claire sur la biodiversité, sur les équilibres écologiques, et évidemment sur la nécessité, à l’heure de la malbouffe, d’apprendre à manger sainement.
L’engagement des chefs :
Déclaration de Lima du 9 septembre 2011 pour les chefs de demain.
La nature » Notre travail se fait à partir des dons de la nature. Nous avons donc la responsabilité de la protéger et de faire de vos choix un moyen de sauvegarde et de la promotion d’espèces menacées. Vous aiderez à protéger la biodiversité, tout en permettant le maintien et la création d’arômes et de préparations culinaires.
Dans un processus millénaire, la nature et l’homme ont engendré l’agriculture, qui fait partie du système écologique. Il nous faut travailler ensemble pour que ce système fonctionne durablement des champs à la cuisine. Ainsi, nous contribuerons à des saveurs authentiques.
La culture. Nous sommes le produit de notre culture, héritiers de goûts, d’habitudes alimentaires et de techniques culinaires. Mais nous ne devons pas rester passifs, parce que votre cuisine, votre éthique et votre esthétique, contribuent à la culture et l’identité de votre communauté, région ou pays, et sont une ouverture sur d’autres cultures. Notre métier stimule le développement de nombreuses activités socio-économiques. Vous pouvez apporter une activité significative, promouvoir l’exportation, attirer les touristes. En travaillant avec des producteurs locaux dans le cadre de pratiques équitables, nous pouvons engendrer durablement des richesses locales et approfondir votre relation avec votre communauté.
La connaissance. L’objectif principal de notre métier est de donner émotion et plaisir. En travaillant avec des spécialistes de la santé et l’éducation, nous avons une occasion unique de transmettre ces connaissances. Par exemple, développer de bonnes habitudes alimentaires et apprendre à manger sainement. Tout au long de notre carrière, nous multiplions la connaissance, développons de nouvelles recettes ou participons à des recherches fondamentales. Nous avons bénéficié de l’enseignement des autres, notre responsabilité est de partager notre connaissance.
Les valeurs. Nous vivons une époque où la cuisine peut être une belle forme d’accomplissement de soi. La cuisine évolue constamment dans de multiples disciplines. Il est important de répondre à nos aspirations avec authenticité, humilité et surtout passion. En bref, être tous fidèles à nos valeurs et notre éthique.
Le chef américain, Dan Barber, considéré comme un pionnier dans le mouvement locavore a récemment été nommé par Obama au Conseil sur la condition physique et la nutrition. Le chef du restaurant de New York, Blue Hill, a suggéré que par le lancement d’un plus grand dialogue sur le rôle du chef dans la société, ces chefs pourraient influencer les décideurs sur les questions de la distribution alimentaire, la relation entre l’alimentation et la santé publique et le développement durable.
Pour Ferran Adria, « cela s’est transformé en quelque chose de beaucoup plus important que ce que j’espérais », a-t-il dit au Time Magazine. « Mais c’est logique : ce sont tous des gens qui ont changé l’histoire de la cuisine dans leur propre pays. Les réunir signifie que par la cuisine, vous pouvez faire un monde plus vivable. »
Une déclaration très importante par la personnalité de ses auteurs comme par son contenu, qui, étonnamment, n’a vu que peu d’écho en France, ce pays qui s’enorgueillit de ses traditions culinaires et qui a vu récemment « la table française » érigée au rang de patrimoine immatériel de l’humanité !
Une chose est claire, tout cela ne va pas changer le monde (tout ça est un peu à la mode, regardez le Collège Culinaire de France) et encore moins révolutionner l’humanité, mais ceci dit, les bonnes intentions ne font pas de mal dans une réalité économique où l’argent et les profits dominent tout.
Pourquoi la cuisine péruvienne cartonne | Pérou en France
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