Business… On ne vous dit pas tout !…
12 avr 2011
Catégorie : Brèves de Comptoir
« Châteaux Hôtels Collection » rapprochement prévu avec « Exclusive Hôtels » ?
Il semblerait que les dernières touches au rapprochement de la chaîne volontaire « Châteaux et Hôtels Collection » et « Exclusive Hôtels » soient sur le point d’aboutir.
Il y a quelques mois d’ailleurs, « Châteaux et Hôtels Collection » avait intégré la chaîne « Auberges et Bistrots de France » créée par Régis Bulot en décembre 2007. En effet, la chaîne avait fusionné légitimant ainsi le rapprochement entre Alain Ducasse et Régis Bulot.
Le 7 mars dernier, Stéphanie Barral qui a en charge la communication de « Châteaux & Hôtels Collection » avait annoncé la sortie du guide « Carnet Gourmand », complémentaire à leur stratégie de répertorier les tables jugées remarquables dans leur catégorie, du bistrot au restaurant gastronomique.
L’arrivée de « Exclusive Hôtel », chaîne dédiée aux boutiques hôtels d’Europe qui se fondrait donc dans « Châteaux & Hôtels Collection » permettrait d’amplifier le champ d’intervention et repositionner ce regroupement d’établissements et d’accentuer leur présence sur le marché des acteurs de l’hôtellerie de luxe et de charme français et international.
Alors info ou intox ?
Ce que l’on t’a donné d’un côté… je te le reprendrai de l’autre :
Les restaurateurs, et donc les chefs, n’ont pas pu ignorer de lire le programme présenté mardi dernier par Martine Aubry, rue de Solférino à Paris, lors de la présentation du programme socialiste en vue des élections de 2012. Réduire les dépenses publiques et donner la priorité à l’Education nationale, le logement, la sécurité, les emplois-jeunes… Bien entendu, il faudra trouver des revenus pour financer ces projets et assainir les comptes, et donc, un des remèdes c’est abroger les ristournes accordées par le gouvernement Sarkozy et notamment la TVA réduite sur la restauration, les aménagements sur les heures supplémentaires, la taxe professionnelle et la révision des charges sociales. Alors que ces décisions économiques avaient relancé le secteur, ces décisions, si elles venaient a être prises, donneraient un coup d’arrêt fatal au développement. Sans vraie vision d’avenir, rétro et inapplicable, ce programme manque encore l’occasion de créer un vrai modèle économique français.
On savait que Martine n’aimait pas bouffer, mais là, elle va nous concocter un régime sec !
Plébiscités par la clientèle étrangère fortunée, les Palaces manquent à Paris :
On estime que l’offre de chambres de luxe à Paris augmentera de 50 % d’ici l’année prochaine, pour atteindre 1 800 unités.
Les palaces historiques comme le George V, le Ritz, le Bristol, le Plaza Athénée, le Meurice, le Crillon, le Fouquet’s Barrière… soit sept adresses prestigieuses, vont devoir compter les quatre nouveaux grands concurrents, propriétés de groupes asiatiques. Nous avons parlé plusieurs fois sur le blog du Shangri-La, du Royal monceau déjà ouverts, du futur Mandarin Oriental et du Peninsula en prévision.
Aujourd’hui, les sept palaces existants occupent 1,5 % de l’offre hôtelière de la capitale avec 1 200 chambres sur les 76 000 proposées par l’ensemble du parc hôtelier.
Comparée aux autres grandes métropoles mondiales, Paris est largement en retard en termes d’offre hôtelière de luxe. New York dépasse les 8 000 chambres de luxe, loin devant Hong Kong avec un peu moins de 5 000 chambres, quasi ex-aequo avec Dubaï et Tokyo. La capitale française n’occupe à ce jour que le 10e rang des villes du monde proposant l’offre hôtelière de luxe la plus importante.
Pour faire face à ces nouveaux entrants et concurrencer les grandes villes internationales, les hôtels historiques de Paris sont obligés de se rénover, mais l’offre reste en dessous de ce que la ville pourrait proposer.
La France à la traîne sur les exportations, les chefs à la rescousse ?
Vendre du bœuf français au Japon, du jambon en Corée, du saucisson en Chine… pour l’instant c’est très difficile, parfois impossible, à cause de barrières tarifaires et non tarifaires. On peut être le pays de la gastronomie, avoir les meilleurs chefs du monde et vendre moins bien ses produits que les Allemands. L’Etat français a lancé la campagne promotionnelle de la gastronomie française, « So French, So Good » à destination de douze pays cibles, pour essayer de convaincre « d’ouvrir les frontières aux produits agroalimentaires français ». Selon le représentant de l’Etat français, « il ne peut y avoir de libre-échange lorsqu’il y a des situations d’embargo de facto sur des pans entiers de l’activité économique ». Les produits alimentaires français ne représentent que 1 % du marché japonais par exemple. Constat : la filière agroalimentaire doit faire des efforts en matière de promotion. Certains pays d’Europe s’illustrent mieux que la France, les Italiens ou les Espagnols sont plus agressifs et mieux organisés… Pourtant, ils ne sont pas plus malins que nous, mais ces pays-là savent mettre en avant leurs particularités culinaires et gastronomiques, pas la France.
www.exporter.gouv.fr
Le nombre de livres consacrés à la cuisine a été multiplié par quatre en quelques années.
Tout ce qui touche aux fourneaux est actuellement très en vogue et les éditeurs de livres culinaires suivent le pas. En Chine, ce marché se développe massivement avec la publication de 25 000 titres par an ! Réputés pour leur alimentation « lamentable », les États-Unis sortent sur ce thème 8 000 titres annuellement. Quant à la France, dont « le repas gastronomique » a été inscrit l’an dernier au Patrimoine immatériel de l’Unesco, elle vient d’éditer 1 750 ouvrages sur le sujet en 2010. Cette évolution s’accentue depuis l’an 2000 : recettes pour les enfants, la cuisine végétarienne, la cuisine asiatique, la cuisine des bistrots, celle à la maison… Les éditeurs suivent les tendances, seule la cuisine italienne a quitté les tendances pour être une valeur sûre de vente.
Quant aux beaux livres des grands chefs, ils se vendent rarement comme des petits pains. Ce sont parfois des succès de vente, mais souvent les chefs en achètent un grand nombre pour vendre dans leur propre restaurant et comme outil de communication. C’est comme cela qu’ils persuadent les éditeurs à sortir leurs livres de recettes, plus aucun éditeur n’est prêt à prendre le risque de faire un livre avec un grand chef si les frais ne sont pas au moins couverts lors de l’achat de livre par le chef.
Si vous voulez bien manger, venez chez nous !
Le tourisme associé à la cuisine est à la mode, puisqu’on prend des vacances et qu’il faut manger de toute façon, pourquoi ne pas porter attention où l’on mangera et à ce que l’on mangera ? Dans tous les salons de tourisme du monde qui se tiennent actuellement, la cuisine est à l’honneur, c’est ainsi que l’on voit plusieurs destinations mettre leurs atouts culinaires et les chefs à l’avant-scène, avec des dégustations, des cours de cuisine, des shows culinaires…
La Corée distribue une très belle plaquette, « La cuisine coréenne : pour rafraîchir vos sens ». Le Canada fait la promotion de son « Chemin du terroir », sa « Route des saveurs », sa « Route des vins » et du « Parcours gourmand ».
La Belgique prépare le terrain pour 2012 et a déjà proclamé « Année de la Gastronomie ». Le Danemark se vante d’abriter la meilleure table au monde, le restaurant Noma, à Copenhague. L’Espagne est fière que les gastronomes se bousculent pour aller découvrir ce qui est reconnu comme la cuisine la plus avant-gardiste au monde et celle des bars à tapas.
Le Mexique a aussi vu son patrimoine culinaire être reconnu par l’Unesco. Elle en est aussi très fière et ce n’est pas un hasard si le Mexique met de plus en plus l’accent sur la culture, incluant gastronomie, pour attirer les touristes, car de plus en plus de touristes sont sensibles à ce message.
En France, la gastronomie est primordiale dans son offre touristique, d’autant que sa cuisine fait maintenant partie du « Patrimoine immatériel de l’humanité » par l’Unesco. Cela a redynamisé son intérêt à mettre la cuisine à l’honneur, et fort heureusement, car les chefs et leurs cuisines sont trop souvent oubliés des instances du tourisme français, comme atouts pour séduire les touristes.