Délit de belles gueules
08 fév 2011
Catégorie : Pour le Fun
Faut-il être beau gosse pour réussir sa carrière de chef, de pâtissier ou devenir une étoile montante de la télé-cuisine ?
À en croire les médias qui tracent les tendances, les nouvelles stars de la bonne bouffe devront être des bombes gastronomiques, leur physique sera en tout cas un atout pour se faire remarquer, peut-être avant même de savoir remuer les casseroles ou les rouleaux à pâtisserie…
Les pages people voient apparaître de nouvelles belles gueules, qui ne sont d’autres que de jeunes chefs sourire ultra brite, lookés et coiffés tendance pas coiffés, barbe de deux jours, pages glacées des magazines de mode, ou apprentis mannequins… les chefs doivent maintenant être dans le coup… fini la ringardise !
Tendance créée par la télé-réalité, du beau Jamie Oliver au craquant Cyril Lignac, la télé a montré l’exemple, a donné le « la »… à tel point qu’aujourd’hui, les chefs soignent leur apparence… et même les générations d’avant s’y mettent, boule à zéro pour Thierry Marx et Frédéric Anton, cheveux en bataille et barbe pour Pierre Gagnaire, kilos en moins pour Jean-François Piège, blond platine pour les cheveux de Gordon Ramsay, bronzage à l’année et coiffure branchée pour Christophe Michalak… Ces chefs font attention à leur look, et ils le travaillent.
En plus de bien cuisiner, il faut séduire… Cette nouvelle façon de se comporter fait maintenant partie d’un mouvement inéluctable qui tend à imposer aux chefs de se mettre en scène. En plus d’exciter les papilles, il faut papillonner et plaire. Curieux, séducteurs, passionnés, instruits, professionnellement actifs, branchés, différents, les chefs doivent affirmer leur personnalité.
Faut s’en remettre à l’évidence, les hommes cuisinent et cela rend sexy, la cuisine est une arme de séduction, un objet de pouvoir, voire de réussite sociale. D’ailleurs, un site internet se sert de la cuisine comme argument de rencontre, voyez plutôt : http://www.marmitelove.com
Les restaurants doivent aussi devenir sexy, comme à New York où c’est indispensable pour réussir. La recette : un mélange de naturel, de sensualité, d’humour, de mystère, de sophistication, de surprise…
Tendance bobo, décoiffé et faussement négligé pour les chefs en vogue des bistrots parisiens, Inaki Aizpitarte en tête, cette génération de chefs a abandonné les codes vestimentaires classiques en même temps qu’ils ont banni les rideaux pompeux et les moquettes épaisses de leurs restaurants, on fait dans le simple, décontracte et décalé, comme le sont souvent leurs cuisines.
La cuisine est redevenue à la mode, et les chefs aussi, alors les chefs sortent des cuisines pour séduire leurs clients, un chef belle gueule c’est quand même pas mal… !