Partition décalée pour l’Espagne et l’Angleterre…

04 nov 2010
Catégorie : Design - décoration, Tendances

Il me restera en mémoire deux pavillons, bien entendu hors celui de la France où nous avons oeuvré durant six mois non-stop, ceux de l’Espagne et l’Angleterre.

Peut-être, me disais-je, parce que je les ai eus tous les jours devant les yeux. Je passais devant celui de l’Espagne tous les jours pour me rendre au travail, et puis du bureau et de la terrasse des cuisines, celui de l’Angleterre nous faisait face.

Mais je crois, que c’est tout simplement parce que ces deux pays ont pris tout le monde au dépourvu en créant deux satellites extraordinairement créatifs, loin des codes classiques, deux bâtiments qui de près n’avaient rien de démonstratif des pays qu’ils étaient sensé représenter, mais dont les messages étaient tellement forts, qu’ils en sont devenus l’emblème pendant quelques mois.

Pavillon UK, « cathédrale de graines », conceptuel mais original :

De loin, il ressemblait à un gros, il était constitué de 60 000 tiges acryliques transparentes. Des tiges de 7, 50 mètres de long qui, à leur extrémité, oscillaient en douceur. Le pavillon britannique se déclinait en 2 versions : de jour, la fibre optique est illuminée de l’intérieur. De nuit, c’est le pavillon qui irradie, qui rougeoie par un système de LED. L’architecte, Katerina  Dionysopoulou (Cabinet Thomas Heatherwick à Londres) a voulu en faire «une cathédrale des graines».

Enchâssée dans chaque tige d’acrylique, une petite graine. Hommage à la nature et à l’initiative du jardin botanique de Londres qui recense et préserve les plantes menacées de disparition sur notre planète. Les botanistes de Londres avait sollicité leurs homologues de Kunming, dans le Yunnan, pour la fourniture des graines. Et aussi une présentation d’une série de plantes imaginaires, réflexion sur la manière dont l’homme peut transformer la nature pour l’adapter à ses nouveaux besoins.

La philosophie du pavillon, donner une image créative et innovante de la Grande-Bretagne, était très réussie.  www.ukshanghaiexpo.com

Espagne. Succès populaire pour un pavillon décalé :

Son aspect extérieur : un revêtement en panneaux de saule de 3 couleurs. Sa scénographie confiée à de talentueux cinéastes espagnols (Bigas Luna, Basilo Martin Patino et Isabelle Coixet). Son bébé géant qui laisse les visiteurs bouche bée.
 Trois éléments forts du succès du pavillon espagnol qui ont fait sa réputation.

6 000 m2 au sol, un squelette de tubes d’acier recouvert de 8 524 panneaux d’osier. L’architecte, Benedetta Tagliabue, est une Milanaise qui vit à Barcelone. Elle résume ses choix : « Une architecture de contrastes et de lignes sinueuses qui combine la qualité des matériaux naturels et les nouvelles technologies. Le revêtement en fibres naturelles est une technique artisanale traditionnelle utilisée dans le monde entier aussi bien en Orient qu’en Occident, c’est un lien entre l’Espagne et la Chine ».

Le clou du spectacle, c’était la troisième salle : c’est là qu’était installé Miguelin, bébé hyperréaliste qui nous regardait du haut de ses 6 mètres 50. Il respirait, clignait des yeux, souriait. Il a été fabriqué aux Etats-Unis, par une société qui dessine des personnages animés pour le cinéma. Le message implicite de ce bébé : ce sont nos enfants qui vivront dans les villes de demain, il faut penser à eux. L’œuvre était signée Isabel Coixet, cinéaste catalane de 49 ans, auteur de plusieurs films dont « Ma vie sans moi » et « Carte des sons de Tokyo ».

Seul regret…

On mangeait vraiment très mal sur le pavillon Espagne, limite scandaleux, paella style boîte de conserve en pire, pan con tomate sur des biscottes, croquettes de jambon grasses et indigestes… et pour couronner le tout, le personnel de service super désagréable… enfin, pour un pays qui s’est pris à se croire le plus gastronomique d’Europe… ça fait tache !

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