La presse en parle : Midi Libre – Les accents du Sud de Shanghai l’Universelle !
21 oct 2010
Catégorie : Presse & Médias
L’Exposition universelle à l’honneur sur Midi Libre, à lire ci-dessous, ou suivez les liens.
Les quatre Languedociens qui ont fait Le pavillon France !
Les deux chefs montpelliérains ont fait découvrir aux Chinois la cuisine française
Jacques Pourcel, quel bilan faites-vous de ces six mois d’Expo universelle ?
Positif. Nous avons représenté la France dans ce qu’elle a de meilleur : ses plats. Nous avons rempli la mission pour laquelle nous avons été sélectionnés : faire découvrir la cuisine française aux Chinois. Le rythme de 600 couverts par jour en moyenne a vite été atteint et maintenu tout le long des six mois. Une trentaine de Français ont travaillé en permanence sur le site, 280 employés en totalité pour assurer le fonctionnement de la boutique, du snack, de la terrasse bar et du restaurant. Le tout, 7 jours sur 7, plus de 14 heures par jour. Depuis le 20 avril, 190 jours intenses et souvent compliqués, des visites officielles par dizaines, des stars et des personnalités par centaines, des discours et des remises de médailles, plus de 400 couples chinois mariés sur le pavillon France, des photos avec le chef par milliers… Encore des chiffres : 4,5 tonnes de foie gras, 6 tonnes de filet de boeuf de Mongolie, 12 tonnes de sea bass – le bar local -, 54 000 desserts au thé vert et chocolat, représentant le pavillon France, créés par le chef pâtissier du Jardin des Sens à Montpellier, servis.
Qu’est-ce qui a connu le plus grand succès dans ce que vous proposiez ?
Les Chinois sont des consommateurs, ils ont une envie dévorante d’acheter français, à tel point qu’il ne fut pas compliqué de déclencher leurs envies. Deux produits ont été fort appréciés par les Chinois : le pain français – la baguette française reste une incontournable de notre pays – et le vin français, notamment ceux du Languedoc- Roussillon. Un partenariat établi avec Sud de France et la Maison du Languedoc-Roussillon à Shanghai a permis de mettre en place une promotion très active tout au long de l’Expo. La clientèle chinoise a beaucoup fréquenté le restaurant français de l’Exposition universelle. Il faut dire que malgré l’offre d’une centaine de restaurants sur le site de l’Expo, peu pouvaient se targuer de servir une cuisine raffinée. Certains jours, il fallait faire au minimum une heure de queue pour pouvoir avoir une table, ce que n’ont pas toujours apprécié les Français qui visitaient le site…
Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
Pour ce qui est de notre métier, nous avons acquis la certitude qu’il faut avancer en regardant vers l’extérieur, s’ouvrir au monde. Ensuite, il y a la puissance économique de la Chine. Le jour où l’ensemble des habitants du pays va voyager, consommer et aura accès à tout, le monde ressentira des secousses… Nous avons également compris que le monde avançait très vite, à quel point la France est un petit pays qui doit se réveiller. Aujourd’hui, c’est en Asie que se crée le monde de demain. Recueilli par Karim MAOUDJ
Le groupe Pourcel Château a ouvert un restaurant à Shanghai, « Maison Pourcel », il y a deux mois.
Frèches « Une cote d’amour hallucinante »
Le pavillon France de l’Exposition universelle de Shanghai flotte haut. Et au-dessus de tous les autres puisqu’avec 9 millions de visiteurs à deux semaines de la fermeture, la structure érigée par l’architecte audois Jacques Ferrier devance les audiences des pavillons chinois et japonais.
Le secret du succès ? « Une formidable fluidité, peu d’attente pour visiter le site et une cote d’amour hallucinante des Chinois pour la France, analyse José Frèches, président de la Cofres et fin connaisseur du monde asiatique. Nous avons entre 60 et 70 000 visiteurs par jour qui s’émerveillent devant notre patrimoine et notre gastronomie. C’est un très bon public, jamais blasé, qui dévore avec des yeux d’enfants. Le plus émouvant, c’est la joie de la classe moyenne chinoise qui adore notre art de vivre, notre raffinement. Nous avons là un atout énorme ! » Côté budget, M. Frèches assure que le pavillon France aura finalement coûté autour de 35 millions d’euros contre les 50 initialement prévus. « Aujourd’hui, cinq villes chinoises veulent récupérer le pavillon et le transporter chez elles. Cela permettrait de restituer le terrain à Shanghai sans rien débourser pour sa remise en état. » Mieux : tout en laissant un morceau de France en Chine.
Laussedat « Le succès du respect »
Pour le directeur artistique héraultais, l’exposition ne dure pas que six mois.
« C’est une expérience extraordinaire, intense et surtout humaine », indique le Sérignanais Lionel Laussedat, directeur artistique et technique du pavillon France, à Shanghai. Qui explique le succès du pavillon par la « volonté de l’équipe d’aller bien au-delà d’une simple promotion de la culture française, au sens large, dans ce qu’elle a de plus beau, de meilleur ».
Le sculpteur est parti du principe que la France et la Chine ont des affinités, notamment dans le domaine du savoir-vivre. Et que de ces affinités, sont nés un respect et une amitié sincères entre ces deux peuples.
D’où par exemple les quarante-deux portraits de l’artiste Yan Pei-Ming, originaire de Shanghai, représentés sur vingt-et-un panneaux installés devant le pavillon, vingt-deux enfants des ouvriers chinois qui ont bâti l’oeuvre de Ferrier.
Une sorte d’hommage à ce lien existant entre les deux cultures. « Les Chinois aiment la culture française. Non seulement ils n’auraient raté pour rien au monde ce rendez-vous, qu’il faut comparer à l’exposition de 1900 à Paris, c’est-à-dire l’expo qu’il ne fallait pas manquer, mais ils n’auraient raté pour rien au monde l’exposition des sept grands chefs-d’oeuvre de l’art français du musée d’Orsay dont l’Angélus de Millet ou La femme à la cafetière de Cézanne ».
À partir du 1er novembre, Lionel Laussedat, cette fois le directeur technique, va devoir assurer l’organisation et la gestion du retour de toutes les richesses exposées. Antonia JIMENEZ
Ferrier « Une cité multisensorielle »
L’architecte audois a imaginé un espace dédié à la ville… Et à l’homme.
Jacques Ferrier peut être heureux et fier. Le pavillon de la France qu’il a conçu et réalisé est, de loin, celui que les Chinois ont préféré. À tel point que cinq villes se sont porté candidates pour le reprendre et le déménager chez elles, à leurs frais. Elles souhaitent en faire des plates-formes culturelles et économiques. Mais il n’y aura qu’un élu. Alors, les candidats déboutés pourront construire une « petite » réplique baptisée « Salon France ».
En fait, le pavillon imaginé par l’homme de l’art originaire de Limoux a été l’un des rares à traiter complètement du thème de l’Exposition universelle, « une ville meilleure, une vie meilleure ». « La ville sensuelle que nous avons voulu mettre en valeur, c’est le foisonnement de la vie au pied des gratte-ciel », nous dit Jacques Ferrier. Une ville à la fois méditerranéenne (Barcelone) et chinoise (Shanghai)… Cette ville sensuelle, il l’a conçue dans les 600 m2 du pavillon comme un espace où sont en permanence sollicités les cinq sens. Pour cela, il a, par exemple, sollicité le nez d’Hermès Jean-Claude Ellena, qui a fabriqué des odeurs… urbaines. Le goût est lui illustré par la belle cuisine des frères Pourcel (lire ci-dessus).
Depuis toujours, Jacques Ferrier dit que « la métropole doit être le paysage de l’homme du XXIe siècle ».
Les réalisations de cet architecte, diplômé de Centrale, sont porteuses d’une image optimiste de la ville et de son rapport à l’homme. À Shanghai, il a pleinement réussi ce double pari.