Han Han… le blogueur le plus lu au monde !
06 août 2010
Catégorie : Pour le Fun, Presse & Médias, Tendances
http://blog.sina.com.cn/twocold
Il s’appelle Han Han, il a 28 ans, Shanghaïen, il est beau gosse (les Chinoises en sont folles), écrivain star, pilote de rallye (sa passion) et chanteur à ses heures, mais surtout blogueur. Et pas n’importe lequel, il est le blogueur le plus lu au monde, 400 millions de visites depuis la création de son blog (malheureusement pour nous, tout en langue chinoise et pas traduit).
Visage fin, cheveux mi-longs, jean et tee-shirt, timide mais fidèle à la décontraction et au franc-parler de la nouvelle génération dont il est l’égérie, ceux que l’on désigne en Chine par l’expression « ba ling hou », nés après les années 80.
Phénomène littéraire, remarqué pour son insolence, il quitte le lycée à 17 ans et écrit des best-sellers (six romans et quatre essais) pour financer sa passion des rallyes. Il incarne vite un mouvement de fond de la jeunesse chinoise génération internet, ni totalement révoltée et protestataire, ni totalement blasée…
Malgré sa notoriété, Han han est souvent censuré sur son blog, l’écrire dit-il « c’est ouvrir une brèche » dans un pays où la « censure nous étouffe« . Han Han dérange, surtout quand il multiplie les commentaires désobligeants sur les officiels, brocarde les nationalistes, et titille la pensée unique du PC avec humour et dérision.
Cette impertinence ravit ses fans qui l’ont porté au deuxième rang de la personnalité la plus influente au monde dans un vote internet du magazine Time, fin avril dernier.
La couverture de son dernier livre a été censurée.
Publiés une à deux fois par semaine, ses billets d’humeur sur son blog font mouche auprès des jeunes qui trouvent échos à leurs problèmes, et à ceux qui rongent leur société, et à l’hypocrisie ambiante.
Sa formidable popularité ne le protège pas suffisamment pour évoquer des sujets sensibles, il le sait, alors il botte en touche lorsqu’il sent des questions trop directes qui risqueraient, si, il répondait, de lui faire payer un prix trop élevé. Il s’excuse même de sa lâcheté, de son auto-censure, en confirmant quand même que ce sont les bonnes questions et qu’il faut continuer à les poser.
« Ne cessons jamais d’avoir un idéal » dit-il… et si on l’empêche d’écrire, il passera plus de temps à conduire des bolides…
Un exemple de son analyse sur la culture en Chine, extrait d’une intervention faite dernièrement à Xiamen lors d’une conférence :
Pourquoi la Chine n’est pas un grand pays de culture ?
C’est la deuxième fois que je viens à Xiamen. L’air est bon ici, cela ne m’étonne pas que tout le monde aime s’y promener.
Tout à l’heure, j’ai écouté le Professeur Deng parler du patriotisme. Deux phrases ont marqué mon esprit : une que j’avais entendue auparavant : “Le patriotisme est le dernier refuge d’une canaille ». La deuxième phrase : « Le vrai patriotisme, c’est de protéger un pays des persécutions d’un gouvernement ».
J’ai emmené un papier avec moi, ce sont des notes de choses que je voulais vous dire. C’est pour me limiter, pour ne pas trop vous ennuyer, et parce que j’ai peur de dire n’importe quoi.
« Chers dirigeants ici présents, chers professeurs, chers camarades de classes, bonjour. Savez-vous pourquoi la Chine ne pourra jamais être un grand pays au sens culturel ? C’est parce qu’on commence toujours un discours par « Chers dirigeants ici présents » alors que la plupart des dirigeants n’ont aucun sens de la culture. Ils ont peur de la culture, ils censurent la culture, et en même temps ils peuvent la contrôler. »
http://blog.lefigaro.fr/chine/2010/04/le-plus-grand-blogueur-du-mond.html