Mais, qui paye pour l’Exposition Universelle de Shanghai ?

28 jan 2010
Catégorie : Presse & Médias

Un article paru sur Midi libre de ce jour…. Une interview de José Frèches Président de la COFRES par Philippe Palat Directeur de rédaction de Midi Libre Montpellier. Quelques réponses à ceux qui se demandent qui paye le Pavillon France de L’Exposition universelle de Shanghai 2010 ?

Suivez le lien, où bien lisez l’interview reproduite ci-dessous :

http://www.midilibre.com/articles/2010/01/27/A-LA-UNE-Jose-Freches-Je-suis-extremement-decu-par-l-attitude-de-Georges-Freche-1088716.php5

José Frèches fulmine. A 100 jours de l’Exposition universelle de Shanghai, Le patron du Pavillon France peine à boucler son budget de 50 millions d’euros.

A un peu plus de trois mois de l’ouverture de Shanghai Expo, où en est le projet français ?

Nous serons prêts le 30 avril à 20 h. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Lorsque le président de la République Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao inaugureront l’Exposition universelle, ce projet très complexe sera bouclé. Nous avons une obligation de résultat et elle sera respectée. L’architecte audois Jacques Ferrier est satisfait. Quatre cents Chinois travaillent sept jours sur sept, vingt heures sur vingt-quatre, sur le chantier du Pavillon français. Moi, je serai satisfait le jour de clôture, le 31 octobre 2010. Avant, je ne porte pas de jugement de satisfaction ni d’insatisfaction.

Avez-vous bouclé votre budget de 50 millions d’euros ?

Non. L’Etat a d’abord apporté 25 millions d’euros, avant d’ajouter 10 millions d’euros supplémentaires. Mais aujourd’hui, nous n’avons toujours pas atteint les 15 millions d’euros restants qui doivent être apportés par les entreprises. J’espère que des situations bloquées vont se dégager. Je considère comme incompréhensible le fait que de très grandes entreprises françaises ayant d’énormes intérêts en Chine refusent de contribuer au financement du Pavillon France.

Qui sont les pingres ?

Carrefour, Alstom, Airbus, Areva, Air Liquide, Danone, Veolia Environnement, Accor, BNP Paribas… Ces très grosses entreprises n’ont pas mis la main au pot malgré de multiples sollicitations de ma part. Ces groupes français, qui sont très présents en Chine, n’ont probablement pas mesuré à quel point les autorités chinoises attachent du prix à ce que la Cofres (1) que je préside boucle son financement.

Vous êtes en colère…

J’allume un clignotant. Je ne désespère pas d’être entendu.

Pourtant l’Elysée et le Premier ministre vous soutiennent ?

Tout à fait. N’empêche : la moitié des gens sollicités pour contribuer à la réalisation du Pavillon France n’a pas répondu à François Fillon. C’est plus que de l’indifférence. Conséquence : je viens d’interdire l’accès du chantier au président d’une grande société française qui a refusé de financer le Pavillon.

Ce manque de motivation des grands groupes français peut-il vexer la Chine ?

Pas la vexer, mais les Chinois prennent note. Ils observent. Les dirigeants européens et américains appréhendent mal la Chine et le fonctionnement des Chinois. Ils ne prennent pas forcément les bons chemins de traverse pour arriver à leurs fins, établir un dialogue : il faut connaître la Chine, son histoire, les arcanes de la pensée chinoise. Pour moi, c’est un sujet capital car il conditionne pour une très grande part ce que seront les pays européens demain. Si nous loupons le rapport à la Chine, et que ce rapport devient antagoniste, on pourra se faire de souci.

Des partenaires vous ont tout de même suivi dès le début…

Oui. Le groupe LVMH, Sanofis-Aventis et Lafarge ont chacun mis 1,5 million d’euros. Mais je ne demande pas de somme minimum.

Si une entreprise veut donner 50 000 €, je l’accepte. Si BNP Paribas veut participer à hauteur de 10 000 €, je prends. Mais comparé aux salaires des dirigeants, je trouverais la contribution très modeste. Michelin a également abondé en versant 1,5 million d’euros.

Quelles sont les entreprises qui participent à un niveau inférieur ?

J’ai des tickets à 500 000 € avec l’Oréal, Dassault Systèmes, PSA, EDF et GDF-Suez. Heureusement, des entreprises de taille beaucoup plus modestes m’ont apporté leurs compétences et des apports en nature très importants : Vilac, la société de jouets en bois du Jura a réalisé Léon, la mascotte du Pavillon. J’accepte tous les concours. Aujourd’hui, les Moulures du Nord, Guégan, l’eau de Saint-Géron, Tassinari & Chatel ont rejoint le groupe de partenaires. Ce sont de petites PME qui, elles, jouent vraiment la carte de la France.

Avez-vous pu compter sur les collectivités ?

J’ai un accord avec Tours et Bordeaux. Ce sont des partenariats entre 100 000 et 200 000 €. Tahiti va donner 150 000 €. Et je suis en discussion avec La Réunion.

Et le Languedoc-Roussillon ?

J’ai une lettre du président de la Région qui n’a pas été suivie d’effet. Je suis extrêmement déçu par l’attitude de M. Frêche. La Région possède pourtant une antenne à Shanghai dont le coût n’est pas négligeable. Je ne comprends pas pourquoi la Région est absente de ce projet.

D’autant que le Pavillon France porte des signatures régionales : les chefs montpelliérains Jacques et Laurent Pourcel, l’architecte de Limoux Jacques Ferrier, le directeur artistique biterrois Lionel Laussedat…

Tout à fait. Et je suis moi-même très attaché à la région languedocienne. Tout cela est incompréhensible. Ou plutôt cousu de fil blanc.

C’est-à-dire ?

Le président de la Région, avec lequel je n’entretiens pas de rapport depuis qu’il m’a fait signifier que la Biennale Montpellier-Chine n’aurait pas de suite, est probablement très gêné à mon égard. Il ne veut pas aider José Frèches à réussir cette opération. Je trouve l’attitude de M. Frêche scandaleuse. Et méprisante. Ce qui ne m’étonne pas de la part de ce monsieur.

Etes-vous victime, de sa part, d’un règlement de comptes politique ?

La politique politicienne n’entre absolument pas en ligne de compte et nous n’avons pas à étaler nos petites querelles en Chine. J’ai été nommé par le président de la République dont je suis un ami. Je lui rends compte, mais cette amitié personnelle ne déborde en rien sur l’œcuménisme qui est le mien. La preuve : le maire de Tours est socialiste et je recevrai Martine Aubry le 7 mai au Pavillon. J’ai d’ailleurs un partenariat avec Lille 3000 qui aura une présence pendant deux mois dans un temple taoïste de Shanghai.

Et hormis l’Expo, quelle est votre actualité ?

Pour moi, l’écriture est un besoin. En ce moment, je rédige le Dictionnaire amoureux de la Chine. Il paraîtra chez Plon en 2011.

Propos recueillis par Philippe PALAT

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2 commentaires pour “Mais, qui paye pour l’Exposition Universelle de Shanghai ?”

  1. Arnaud

    29. jan, 2010

    Non bouclage du budget pavillon français, ne va pas vixer les chinois, mais plutôt ils vont se moquer des français, quelle humiliation sur les sociétés françaises

  2. Jean-Jacques

    06. fév, 2010

    Mais non, pour rassurer M. Arnaud, pas d’humiliation sur les sociétés française, le Gouvernement, les Français ou je ne sais qui.
    Il faut juste reprendre depuis le début et dans le bon sens. Il y a une Exposition Universelle, tous les 4 ans. Pourquoi, comment, à quel coût être présent, c’est le projet. Qui paie ? Sauf si chacun se mêle des décisions d’entreprises privées (qui doivent déjà préserver leur pérénité, les emplois, leuss ventes, dans le bel environnement économique où nous sommes depuis ds mois), le financement vient de l’Etat et des entreprises qui veulent/peuvent le faire (surtout, si on ne leur demande pas leur avis : pourquoi 1,5 M€ ? pourquoi pas 2, 0,8 ?).
    La seule honte dans cette histoire est de monter des projets à l’envers et quand le financement n’arrive pas, de critiquer ceux qui n’ont pas payé (les méchants). Un petit syndrome français : les entreprises doivent payer ! Pourquoi, on ne sait pas. Vont-elles payer à chaque fois qu’un projet international est lancé, sans leur avis ? Le prestige doit-il faire oublier tout principe de gestion, de budgets ? La réponse est non, et sera de plus en plus non, pour les entreprises, comme pour l’Etat.
    La réponse à tout cela est donc de fixer des priorités, à moyen et long terme, de regarder si les projets trouvent des financements (non forcés) répondant aux objectifs de tous. Et les autres projets (ceux que je ou l’Etat ne peut pas financer) ? Eh ben, pas d’argent, pas de projet ou projet moins grand.

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