Le thon… une espèce menacée…
22 mar 2008
Catégorie : Actu Pourcel étranger
Parmi la liste des poissons dont il est nécessaire de diminuer la consommation, voire même de la stopper le temps que la survie de l’espèce soit assurée et que le cheptel se reforme, on trouve le thon. Dans la famille des thons, l’on trouve principalement trois catégories, le thon germon, le thon obèse, le thon rouge.
Les experts déclarent que les stocks sont à 80 % exploités et certaines espèces comme le thon obèse ou le thon rouge du sud sont déjà en surpêche. On estime à une multiplication par deux de la pêche depuis la dernière décennie. Actuellement les prises de thon sont trois fois supérieures à une cadence qui permettrait de revenir à des stocks naturels durables.
La pêche du thon se dessine sur trois grandes zones, l’océan Atlantique, l’océan Indien et la mer Méditerranée. Plusieurs techniques sont utilisées, le filet dérivant, la canne, le chalut pélagique, le filet droit, la palangre… Il existe des fermes d’engraissage en Australie, au Japon et en Méditerranée. Les trois espèces de thon répertoriées ci-dessus sont des espèces à croissance lente et à vie longue, il faut du temps pour qu’ils arrivent à taille adulte, en conséquence ils sont vulnérables longtemps. Les principales cause du déclin de l’espèce sont simples et identifiables : le seuil minimal de la taille autorisée de capture fixée à 10 kilos est trop bas, les cas fréquents de pêches illégales ne respectent pas les quotas et sont trop nombreux, les quotas fixés sont trop élevés au regard des stocks et des dérives commerciales. Un marché parallèle s’est mis en place avec un commerce qui se déroule hors des circuits contrôlables qui pénalise la stabilité de l’écosystème marin. La bonite à ventre rayé et l’albacore qui sont des espèces de la même famille que le thon, résistent mieux à la pêche car leurs croissances sont plus rapides. Nous avons déjà pu constater la colère des pêcheurs de thon de Méditerranée et notamment en France et en Espagne contre les nouveaux quotas de pêche mis en place par la Communauté Européenne, des batailles de chiffres qui forcément vont pénaliser les revenus de toute la filière. De 2003 à 2006, on estime la pêche à 50 000 tonnes par an, alors que les quotas l’ont limitée à 30 000. Au-delà du problème économique, c’est la survie de ces espèces menacées qui est en jeu, un problème écologique important, une régulation du marché mondial à mettre en place, des contrôles plus draconiens à imposer, et les habitudes des consommateurs à corriger.
Depuis quelques années, le thon est un produit à la mode sur la carte des restaurants, un produit populaire qui tend maintenant à devenir un poisson noble et de luxe vu le prix de base du marché. En tartare, grillé, en carpaccio, et l’influence de la cuisine asiatique avec les tatakis, les sushis, les sashimis, ont accéléré la consommation mondiale. Depuis Tokyo, je constate encore combien le thon est important dans l’économie locale et la consommation de la population nipponne. Donc, il ne sera pas facile de freiner la consommation, seul le prix de vente sera un élément dissuasif de consommation.
Je vous fais partager, dans les prochains articles, la vie du marché aux poissons à Tokyo, vous comprendrez la place du thon.