Appelez-moi “dee jay” c’est mieux… par Philippe Ortéga

18 déc 2007
Catégorie : Tendances

Je suis DJ ! Argh ! Que je haie cette formule…

Effectivement, si vous me demandez quel est mon métier vous me l’entendrez dire… Malheureusement, la mode en a fait un symbole de la « branchitude », un atout pour la drague !

Je joue des platines (mon instrument de musique) depuis 1987.

 

Ce qui me frappe, c’est à la fois la méconnaissance et la sacralisation de cette profession.

La majorité des gens pensent que je crée la musique en direct avec mes drôles de machines clignotantes. J’ai beau leur expliquer que je passe des disques comme il y a 30 ans, la plupart des personnes ne le comprennent pas. Ils utilisent tout le jargon : « mix, bpm, vinyle, basses, etc. » mais au fond ne savent pas vraiment comment ça fonctionne.

 

Voici une définition simple, voire simpliciste de mon métier : faire danser les foules !

Après avoir sélectionné seul chez moi mes morceaux, j’enchaîne les disques les uns après les autres, en les synchronisant pour qu’ils puissent se chevaucher et surtout en choisissant le bon moment, celui qui fera en sorte que les clubbers ne sentent pas l’arrivée du nouveau morceau.

 

Aujourd’hui le DJ est à la mode car la musique produite par ce dernier est devenue populaire et accessible. Plus besoins de concerts, de galas et de lourdes logistiques, les gens sortent en club et découvrent des DJ différents dans les quatre coins du monde. Les plus connus sortent des albums, des compilations et font le tour des grands clubs de la planète pour promouvoir leur production.

 

L’univers des DJ est très créatif, laissant la place aux moins connus qui continuent à faire danser. D’autres encore, plus « underground » créent leur mix chez eux, puis le grave sur des vinyles en exemplaires limités que l’on trouvera dans les boutiques pointues de Londres, Paris, Berlin ou Tokyo. Ce sont de vrais artistes à l’oreille avisée.

 

Jamais autant de musique n’a été produite que ces dernières années. La musique, compilation de morceaux mixés comme une base de données, devient un produit de consommation : on la télécharge sur le net, on la coupe, on la compile, on l’écoute puis on la jette ! La musique est devenue plus accessible, consommable, chacun peut créer son mix et s’exercer DJ pour une soirée.

Mon expérience au Bar Rouge auprès de Sébastien Bonnefoi est unique. C’est la première fois que le bar et le DJ travaillent en si parfaite osmose. Le Bar Rouge n’a pas de dancefloor et nous avons transformé ce manque en un atout majeur. Notre but c’est l’atmosphère, il faut que les clients s’y sentent bien. Aux rythmes de la musique et de la création des cocktails, nos clubbers dansent jusqu’au lever du jour derrière les buildings de Pudong.

 

Le bar, situé au centre de la salle, n’est pas qu’un simple débit de boisson, il fait le spectacle, il prend feu, voit les bouteilles voler, exploser. L’ivresse est là, palpable ! Le staff crée ses rites que les habitués reproduisent en cœur à chaque montée de basses.

 

Je peux ainsi jouer « pointu » et mixer des musiques qui ne sont pas populaires, les gens sont à l’écoute. Lorsque je passe un disque connu d’un grand nombre et qui fait appel à l’inconscient collectif alors le kitchdevient luxe, une nouvelle tendance ?

 

 

 

 

2 commentaires pour “Appelez-moi “dee jay” c’est mieux… par Philippe Ortéga”

  1. CATRICALA Audrey

    09. mar, 2008

    Bravo pour tant de nouveauté…. Pourquoi ne pas recréer le même concept en France!!!!!!!! sur la côte d’Azur par exemple. J’aimerai savoir d’où vient Philippe Ortéga? Y a t’il une biographie qui existe sur lui? vous remerciant par avance..

  2. msieur Lô

    27. juin, 2009

    Si c’est de son pseudo dont vous voulez parler, ce n’en est pas un…
    Il vient du sud de la France et a sévit dans plusieurs clubs et partys dans les années 90 sous le pseudo « Feel ».
    Bisous philou si tu passes par là :o)

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