Et un jour la Chine s’éveilla… À la gastronomie…
05 nov 2007
Catégorie : Actu Pourcel étranger
C’était certes une prémonition, mais depuis quelques années le monde tremble lorsque l’on évoque le mot Chine. Plus d’un milliard trois cents millions d’habitants, une économie qui dépasse les 8 % de croissance, un besoin en matière première qui fait grimper les prix au niveau mondial, une influence politique internationale grandissante dans les grands conflits et dans l’évolution de nombreux pays… et d’en tout ça, quelle sera la place de la gastronomie, des chefs français, de nos produits ?
Car pour un chef, un producteur de volaille ou un vigneron, c’est bien de cela qu’il s’agit…
Depuis bientôt trois ans que nous sommes implantés en Chine, nous comprenons toute l’importance d’être français, de représenter l’art de vivre, d’avoir une image culinaire de qualité, d’être issus d’un pays dont l’histoire a marqué l’humanité.
La Chine est un fabuleux marché pour les chefs qui désirent s’exporter, le pays accueille à bras ouverts les chefs qui amènent leur savoir-faire et le transmettent, pour tous ceux qui ont envie de comprendre leur civilisation et de la partager. La Chine est gourmande, les Chinois adorent manger, boire, découvrir, profiter des plaisirs de la vie, c’est pour eux un bon complément au culte de la famille.
Pour l’instant, ce n’est qu’une infime minorité qui a les moyens de consommer, mais à l’échelle de la Chine, une minorité, ce sont déjà des millions de personnes.
Les classes moyennes se développent et l’ouverture à la modernité s’accentue. Ils apprennent à apprécier et connaître les vins et les produits français, les villes les plus importantes proposent déjà des restaurants dignes des grandes capitales européennes.
Alors, même si l’ordre mondial va encore changer, même si de grands progrès doivent être encore faits pour protéger l’humain et préserver l’environnement, même si l’Europe va encore perdre des emplois, même si la Chine inquiète, il faut essayer de comprendre ce pays et de participer à son évolution.
Bien avant le boom économique du pays et puis de Beijin pour les jeux olympiques, Shanghai était devenu une vitrine de l’art culinaire français, le franco-américain Jean-Georges Vongerichten qui a ouvert il y a trois ans, puis six mois après nous nous installions sur le Bund, puis Paul Pairet au Jade36 au Shangri-la hôtel. Et maintenant, il est annoncé des noms aussi prestigieux que Ducasse et Robuchon en prochains arrivants.
À Sens & Bund, notre restaurant, plus de 60 % de la clientèle est Chinoise, de belles perspectives s’ouvrent donc.
Alors, à l’insu de Hong Kong et du Japon, Shanghai bientôt capitale gastronomique de l’Asie ? Et pourquoi pas la Chine, le nouvel Eldorado des chefs français ?
Jacques Pourcel