Au cœur de la cuisine arménienne
02 nov 2007
Catégorie : Actu Pourcel étranger
S’il y avait une qualité personnelle à retenir parmi toutes celles qui qualifient les Libanais, ce serait l’accueil, la convivialité et le savoir recevoir. Et qu’est-ce qui pourrait le plus faire plaisir à des chefs en visite dans un pays ? Découvrir la cuisine traditionnelle, locale, mais surtout celle qui est faite à la maison, dans les famille bien sûr. C’est ce que j’ai pu, et même eu la chance de faire, chez la famille Tutudjian, perchée dans les montagnes qui surplombent la ville de Beyrouth. La maîtresse de maison Lucie, nous a reçus en mettant les petits plats dans les grands. Lucie a plus d’une corde à son arc, la musique, la peinture, et la cuisine, surtout la cuisine arménienne, celle de ses racines. Elle avait cuisiné pour nous depuis deux jours, mêlant tradition et modernité dans des plats tout aussi beaux que bons. Ce fut un festival, Merkhana Pilaf, un riz aux mille saveurs, Fishneh Kebab étonnantes boulettes de viande douces aux pignons et griottes, des sarma qui sont des feuilles de vignes farcies de riz, mouhammara une viande hachée marinée d’épices, des satay de volaille servis avec une crème d’arachide, galettes de pain traditionnelles, de surprenants manti accompagnés d’un fromage aigre, un belle ratatouille, des crevettes épicées en feuilles de banane… il serait d’ailleurs difficile de tout citer. Et pour finir, des desserts à faire fondre les plus grands pâtissiers. Une glace au jasmin et pistaches remarquable, un crumble de pommes cannelle, d’étonnants rouleaux de fromage frais au jasmin confit, une nougatine de fruits secs au miel et kadaïf arrosée d’un sirop léger. Le tout mêlé de subtiles saveurs d’épices, piment, sumac, safran… Un festival de préparations toutes aussi sensorielles qu’étonnantes. Ne sommes-nous pas au cœur même du berceau de l’humanité ? Cette cuisine remonte à des millénaires, les sens même d’une cuisine méditerranéenne inspirée de l’histoire de la création du monde. Jacques Pourcel